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"Je joue un rôle" : Michel Sardou répond aux critiques des féministes sur son sexisme dans "Sept à huit"

  • Photo du rédacteur: Auriane Laurent
    Auriane Laurent
  • il y a 10 heures
  • 5 min de lecture
Michel Sardou provoque à nouveau la tempête : il traite les féministes de “connes” et subit un véritable lynchage médiatique

Ce dimanche 2 novembre au soir, les téléspectateurs de Sept à Huit sur TF1 ont assisté à une nouvelle sortie incontrôlée de Michel Sardou. À 78 ans, la légende de la chanson française continue de prouver qu’il n’a aucune intention de plaire à tout le monde – surtout pas à ceux qui le critiquent. Interrogé par la journaliste Audrey Crespo-Mara sur les accusations de sexisme et de machisme qui le poursuivent depuis des décennies, Sardou n’a pas cherché à se racheter une image. Au contraire, il a répondu avec un aplomb qui a fait trembler toute la France.


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« Les féministes disent que vous êtes machiste et sexiste. Se trompent-elles ? », demande Crespo-Mara.« Oui, elles ont toujours tort. Les féministes ont toujours tort », réplique-t-il sans hésiter. « Sur scène, je dis des choses comme si je jouais une pièce de théâtre. Ce n’est pas toujours moi. Tout ce que je dis ne reflète pas ma pensée. C’est un métier de menteur, vous savez ? »


Et Sardou d’ajouter la phrase qui a embrasé Internet : « Les féministes qui prennent tout ça au pied de la lettre sont des connes. »


Une déclaration brutale, typiquement “à la Sardou”, qui a immédiatement fait polémique. Beaucoup y ont vu une gifle symbolique aux combats féministes, à une époque où la France s’efforce depuis des décennies de défendre l’égalité entre les sexes.


Michel Sardou n’a jamais cherché à cacher sa nature. Depuis les années 1970, il est régulièrement accusé de conservatisme à travers certaines chansons comme Les Ricains, Le Temps des Colonies ou Femmes des années 80. Des titres qui, jadis considérés comme des classiques de la chanson française, paraissent aujourd’hui à beaucoup de jeunes générations comme “empreints de patriarcat”.


Pourtant, Sardou s’est toujours défendu : « Je suis un conteur, pas un porte-parole politique. » Selon lui, la chanson doit être libre, et un artiste a le droit “d’endosser un rôle de salaud” si cela sert la réflexion. « Si certains ne comprennent pas, ce n’est pas de ma faute », avait-il déjà lancé en 1999.


Mais ses mots dans Sept à Huit dépassent le cadre artistique. Traiter les féministes de “connes” n’est pas seulement une provocation, c’est aussi une forme de manifeste contre la culture “woke”, un courant idéologique de plus en plus influent dans les milieux culturels français.


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Internet s’enflamme

À peine l’émission diffusée, les réseaux sociaux se sont déchaînés. Des milliers de messages ont dénoncé un Sardou “méprisant”, “hors du temps” ou “en quête de buzz”. Sur X (ancien Twitter), on pouvait lire : « Michel Sardou dit que les femmes sont idiotes, mais c’est lui qui est resté coincé au siècle dernier. »


D’autres, au contraire, ont pris sa défense : « Sardou n’a jamais détesté les femmes. Il dit simplement ce que tout le monde pense tout bas. »


Ce qui intrigue, c’est que ce scandale survient au moment même où Michel Sardou semblait s’être retiré du tumulte médiatique. Depuis la fin de sa tournée d’adieu, il menait une vie tranquille entre Paris et le Sud, savourant sa retraite après soixante ans de carrière. Mais visiblement, son franc-parler ne prend jamais sa retraite.



Michel Sardou – un père distant, un grand-père maladroit


Durant cette même interview, Sardou s’est confié sur sa vie actuelle, entre solitude et sérénité. « Je n’ai jamais été aussi bien. Je ne vois presque personne. Je suis un loup solitaire caché dans la montagne. Quand il y a trop de monde autour de moi, je n’aime pas ça. »

Il a également évoqué son rôle de père et de grand-père : « J’ai été un père absent. J’étais plus souvent sur scène qu’à la maison. Mais je les ai toujours aimés, même si je ne le montrais pas. »


Aujourd’hui, presque octogénaire, il est grand-père de plusieurs petits-enfants. Il raconte, amusé, à Audrey Crespo-Mara qu’il adore son petit dernier, âgé de dix-huit mois — “très drôle, très vif” —, tout en admettant un certain désarroi :

« Une fois, ses parents sont partis et j’ai dit : “Ne me le laissez pas ! Je ne sais pas comment on fait. Je ne sais pas quel petit pot donner, comment le nourrir… Je n’ai jamais fait ça.” »

Un aveu sincère, presque touchant, qui révèle la vulnérabilité de l’homme derrière le personnage. Celui qui chantait Être une femme ou Les Villes de solitude dévoile soudain sa propre solitude – celle d’un artiste qui a longtemps privilégié la scène à la tendresse familiale.

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La brouille éternelle avec Johnny Hallyday

Évoquer Michel Sardou, c’est aussi rappeler sa légendaire brouille avec Johnny Hallyday, “le roi du rock” français. Les deux hommes étaient amis dans les années 1970, partageant vacances, rires et concerts. Mais au début des années 2000, tout a basculé.


Selon plusieurs proches, la rupture aurait commencé lors d’un concert de Sardou, quand celui-ci aurait plaisanté de manière déplacée au sujet de Laura Smet, la fille de Johnny, alors adolescente. Une plaisanterie jugée insultante par le chanteur, qui protégeait sa fille avec une férocité bien connue.


Johnny entra dans une colère noire et rompit tout contact. Il déclara un jour :

« Je ne veux plus jamais entendre parler de ce type. Il y a des choses qu’on ne pardonne pas. »

Sardou tenta plus tard de minimiser l’affaire, affirmant qu’il “n’avait pas voulu blesser”. Mais la fracture était irréversible. Lors des obsèques de Johnny en 2017, Michel Sardou ne se rendit pas à la cérémonie. Il se contenta d’un message sobre : « Je souhaite qu’il repose en paix. »


Depuis, cette querelle a contribué à entretenir la réputation d’un Sardou “grincheux”, “insensible”, incapable de mesurer la portée de ses mots — même si, au fond, il s’agissait peut-être simplement d’un homme maladroit.


Une légende isolée dans une époque “politiquement correcte”


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Sardou n’est plus la star des jeunes, mais son nom reste gravé dans la mémoire collective. Pour beaucoup, il incarne une génération franche, directe, qui disait tout haut ce que les autres taisaient. Une époque où la chanson osait provoquer sans craindre la censure morale.


Mais à l’ère des réseaux sociaux, chaque mot est disséqué. Ce qui hier faisait rire choque aujourd’hui. Ce que Sardou appelle “honnêteté” devient “toxicité”. Ce que lui considère comme “provocation artistique” est perçu comme “violence verbale”.

Un chroniqueur culturel du Monde l’a résumé ainsi :

« Michel Sardou n’a pas changé, c’est la France qui a changé. Il parle encore comme dans les années 70, alors que le monde est déjà passé à 2025. »

Réflexion finale : Michel Sardou, l’ombre de lui-même


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Personne ne contestera que Michel Sardou est l’une des plus grandes voix de la chanson française. Avec plus de 100 millions de disques vendus et des dizaines de tubes mythiques, il appartient à l’histoire. Mais il est aussi devenu le symbole tragique d’une génération d’artistes dépassés par l’époque qu’ils ont contribué à façonner.


Sa phrase — “les féministes sont des connes” — n’est pas seulement une maladresse. C’est le cri d’un homme qui refuse de voir son monde s’effondrer. Celui d’une génération qui croyait que l’art devait tout oser, que la provocation était un droit.


Dans le monde d’aujourd’hui, cette liberté se heurte à une nouvelle morale collective. Sardou, avec toute son intelligence et son expérience, semble incapable de s’y soumettre.

Son éclat de colère lui coûtera sans doute encore un peu d’estime, mais il pose une vraie question :Vivons-nous désormais dans une époque où penser différemment est devenu une faute ?

Michel Sardou, dans sa solitude et sa fierté, continue d’exister comme il le chantait jadis :

« Je ne suis pas mort, je dors encore un peu. »

 
 
 

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