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Obsèques de Thierry Ardisson : le bouleversant adieu d’Audrey Crespo-Mara à son époux

  • Photo du rédacteur: Pierre Howard
    Pierre Howard
  • 18 juil.
  • 4 min de lecture

Le jeudi 17 juillet restera gravé comme une journée marquée par l’émotion et le recueillement. Ce jour-là, la France a dit adieu à Thierry Ardisson, figure iconique de la télévision française, disparu le 14 juillet à l’âge de 76 ans, après un long combat contre un cancer du foie.

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L’ultime hommage lui a été rendu en l’église Saint-Roch, située dans le 1ᵉʳ arrondissement de Paris, ce lieu chargé d’histoire que l’on surnomme « l’église des artistes ». Parmi la foule d’anonymes et de personnalités venues honorer la mémoire de « l’homme en noir », un moment a particulièrement bouleversé l’assistance : le discours d’Audrey Crespo-Mara, épouse de l’animateur depuis 2014, révélée par nos confrères de BFMTV. Des mots simples, tendres, teintés d’humour, comme un ultime clin d’œil à l’esprit libre de Thierry Ardisson.


Une histoire d’amour hors du commun

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Avant de revenir sur cette déclaration poignante, il faut rappeler la force de leur lien. Thierry Ardisson et Audrey Crespo-Mara se rencontrent en 2009.


Elle, journaliste ambitieuse au style sobre et élégant ; lui, animateur star, provocateur et brillant. Une différence d’âge importante, mais un coup de foudre immédiat. Ensemble, ils défient les conventions et les critiques, convaincus que leur amour vaut toutes les polémiques.


En 2014, ils officialisent leur union. Depuis, Audrey n’a cessé de le décrire comme « l’homme de sa vie », celui qui lui a donné confiance et stabilité. Dans leurs rares confidences, on percevait un amour profond, cimenté par la complicité et l’humour.


Ces dernières années, alors qu’Ardisson affrontait la maladie, Audrey est restée à ses côtés, infatigable soutien dans la tempête. Et c’est dans ce même esprit qu’elle lui a adressé ses mots d’adieu, devant des centaines de regards émus. « Tu m’as dit : pas de cérémonie ennuyeuse… Promis, ce ne sera pas chiant »


Quand Audrey prend la parole dans l’église Saint-Roch, un silence lourd s’installe. Sa voix tremble légèrement, mais son ton reste digne. Elle commence par une phrase qui arrache un sourire à l’assemblée: « Tu m’as dit : ‘Pitié, à l’église, avec les enfants, avec les curés, ne faites pas chiant’. Alors promis, on ne fera pas chiant. »


Un rire discret parcourt la nef. Ce clin d’œil à l’humour caustique d’Ardisson, même dans la mort, résonne comme une bouffée d’air dans cette atmosphère pesante. Puis Audrey poursuit, plus grave, mais toujours tendre : « Mon amour, on s’est tant aimés… Et ton choix de partir le 14 juillet, toi le monarchiste, chapeau bas. Tu es né un 6 janvier, le jour de l’Épiphanie, et tu as dit fuck le jour de la Révolution. Avec les enfants, ça nous a bien fait marrer. »


Des mots simples mais puissants, à l’image de leur couple : complicité, élégance et ironie. Un hommage qui lui ressemble, sans pathos excessif, mais avec une authenticité bouleversante.


Une cérémonie rythmée par ses musiques préférées

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Toujours selon BFMTV, cette cérémonie n’a rien eu d’austère. Fidèle à la volonté de l’animateur, elle a été ponctuée de musiques qu’il aimait tant. Parmi elles, « Lazarus » de David Bowie, un titre qu’Ardisson chérissait particulièrement. Ses notes sombres, presque prophétiques, résonnent sous les voûtes de l’église, donnant à ce moment une intensité particulière.


D’autres morceaux aux sonorités pop se succèdent, choisis avec soin, comme pour retracer, en musique, la personnalité unique de l’animateur. Car Thierry Ardisson, au-delà de ses costumes noirs et de ses interviews cinglantes, était un amoureux des arts, un esthète passionné par la culture.


Les adieux émouvants de ses enfants

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Vers la fin de la cérémonie, un autre moment fort bouleverse l’assistance : Gaston, Ninon et Manon, les trois enfants d’Ardisson, montent à l’ambon. Leur émotion est palpable, leurs mots simples mais chargés de sens.

« Papa, nous n’oublierons jamais ton rire, ton énergie, et tout ce que tu nous as appris. Merci d’avoir été notre père. »


Dans le silence pesant, on entend des sanglots étouffés. Ces adieux intimes rappellent que derrière la figure publique, il y avait un père, un mari, un homme aimé.

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Saint-Roch, l’église des artistes

Ce n’est pas un hasard si ce dernier adieu a eu lieu à Saint-Roch. Située rue Saint-Honoré, au cœur de Paris, cette église est considérée depuis des décennies comme le sanctuaire des artistes. Elle abrite l’aumônerie des gens du spectacle, créée dans les années 1920 par Jeanne Delvair et Georges Leroy, deux comédiens de la Comédie-Française, afin de « rapprocher art et foi ».


Pendant des années, le père Philippe Desgens, surnommé « le curé des stars », y a accueilli comédiens, musiciens, cinéastes en quête de spiritualité. Aujourd’hui, c’est le père Luc Reydel qui perpétue cette mission singulière.


C’est donc naturellement que Saint-Roch a vu défiler, au fil du temps, des figures emblématiques : Jane Birkin, Marion Game, Pierre Lacotte, Jean-Yves Le Fur, Catherine Laborde… Et désormais, Thierry Ardisson.


Thierry Ardisson : un provocateur de génie

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Cet ultime hommage est l’occasion de mesurer l’empreinte laissée par Thierry Ardisson dans le paysage audiovisuel français.


Né le 6 janvier 1949, il débute dans la publicité avant de révolutionner la télévision avec un style unique : noir intégral, regard perçant derrière des lunettes sombres, et surtout, une liberté de ton qui fera sa marque de fabrique.


Ses émissions, de « Tout le monde en parle » à « Salut les Terriens ! », ont marqué l’histoire par leurs interviews incisives, souvent impertinentes, parfois dérangeantes, mais toujours passionnantes. Ardisson posait les questions que d’autres n’osaient pas. Il créait des moments de télé inoubliables, oscillant entre confidences intimes et provocations assumées.


En lui disant adieu, ce 17 juillet, la France perd bien plus qu’un animateur : elle perd un inventeur, un homme qui a su transformer le talk-show en art.


Un adieu, une légende

Quand les cloches de Saint-Roch ont sonné la fin de la cérémonie, un sentiment unanime traversait les rangs : une page se tourne, mais la légende demeure. Les mots d’Audrey résonnent encore: « Mon amour, on s’est tant aimés… »


Thierry Ardisson s’en est allé, mais son ombre élégante, ses phrases chocs et sa passion pour la culture continueront de hanter nos mémoires. Dans ce dernier sourire espiègle, entrevu à travers les mots de sa femme, il semble nous dire : « Ne faites pas chiant. »

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