Florent Pagny, un retour en Bourgogne entre mémoire, famille et renaissance intime

Florent Pagny semble avoir ouvert, en 2025, un chapitre profondément ancré dans les racines et dans le temps long. Après avoir accepté de reprendre son fauteuil de coach dans The Voice, l’artiste a aussi choisi de renouer avec la terre qui l’a vu grandir : la Bourgogne. Un retour empreint de simplicité, d’émotion et d’une forme de sagesse tranquille, comme une respiration attendue dans une vie depuis longtemps partagée entre Paris et la Patagonie argentine. Car cette année, Florent Pagny ne revient pas seulement sur scène : il revient chez lui.

Il y a quelques mois, l’interprète de Savoir aimer a en effet acquis une demeure pas tout à fait comme les autres : la Ferme du Fossé, une maison forte classée monument historique et datant du tout début du XIᵉ siècle. Un lieu chargé d’histoire, situé à quelques kilomètres de Dijon, près d’Is-sur-Tille. Le maire d’Échevannes avait confirmé la nouvelle avec un enthousiasme sincère, racontant comment l’artiste avait littéralement eu un coup de cœur pour la bâtisse : "Je peux vous assurer qu'aujourd'hui la transaction est faite, qu'elle est signée et qu'il en est ravi… Il est passé par là et il a trouvé ce qu'il recherchait". Cette demeure possède un pont-levis, des douves et une aura qui traverse les siècles. "Il va l’entretenir, la faire revivre, donc pour nous et pour la Ferme du Fossé c’est un bonheur", ajoutait-il encore, conscient du geste patrimonial que représente cette acquisition.

Pour Florent Pagny, il ne s’agit pourtant pas seulement d’une maison. C’est un lieu-refuge, une étape symbolique. Lui qui jongle depuis des années entre Paris, où la scène et les projets le ramènent inévitablement, et la Patagonie où il vit une partie de sa vie en paix aux côtés de sa famille, ressentait une nécessité instinctive : revenir là où tout a commencé. Il explique à Télé Star que ce choix est avant tout "un retour aux sources". Né à Chalon-sur-Saône, il a grandi dans cette région de terres puissantes et de villages calmes, endroits qui semblent aujourd’hui lui tendre la main comme pour l’aider à boucler un cercle.

Mais ce retour est aussi guidé par une raison intime, tendre, presque urgente : se rapprocher de ses parents. "Ils vont avoir 90 ans, ils sont là tous les deux mais leur mobilité n’est plus la même. C’est mieux de se rapprocher", confie-t-il avec une émotion contenue mais palpable. À travers ses mots, on devine une volonté douce : être présent, simplement, sans bruit, pour ceux qui ont été là au début de son histoire. "Passé les 60 ans, je ressentais au fond de moi une envie presque animale de revenir à mes origines", dit-il encore, comme si cette maison bourguignonne lui permettait de réconcilier le passé, le présent et ce qu’il souhaite encore construire.

Il assure cependant qu’il ne renoncera ni à l’Argentine ni à Paris : deux lieux qui appartiennent aujourd’hui à son identité autant que ses racines bourguignonnes. Mais il y a, dans ce nouveau pied-à-terre, la douceur d’un foyer supplémentaire, un ancrage. "Si on peut s'amuser à avoir un lieu qui nous ramène vers notre endroit de naissance, c’est chouette." On sent chez lui une joie presque enfantine à l’idée de retrouver les chemins familiers, les paysages de son adolescence, ces petites choses qui, sans qu’on s’en rende compte, forgent la manière dont on regarde le monde.

Entre deux confidences, il évoque aussi un souhait touchant : faire venir ses parents à l’un des concerts de sa prochaine tournée, malgré leur âge avancé. "Il faut que je trouve un moyen pour qu’ils n’aient pas à monter trop d’étages, mais ils vont être là, bien sûr", dit-il avec tendresse, avant de sourire à sa propre phrase : "même si le fiston commence à être un vieux briscard". Il y a là un mélange d’humour, de lucidité et de nostalgie qui dit beaucoup de l’homme qu’il est devenu.

Ce retour en Bourgogne n’est donc pas un simple achat immobilier ni une fantaisie de star en quête de tranquillité. C’est une façon de renouer avec l’essentiel. De se recentrer. De se rappeler que la vie, parfois, nous ramène exactement là où nous avions besoin d’être. Florent Pagny, à l’aube d’une nouvelle décennie de carrière et de vie, semble avoir trouvé un équilibre rare : continuer d’avancer tout en se laissant guider par ses racines.