Jean-Pierre Foucault : Une vie au bord de la Méditerranée, entre amitié, douceur et fidélité
- Pierre Howard

- 24 nov.
- 4 min de lecture
Depuis trente-cinq ans, Jean-Pierre Foucault a choisi un port d’attache qui lui ressemble : doux, solaire et ouvert sur l’horizon. Originaire de Marseille, l’animateur a posé ses valises à Carry-le-Rouet, dans une villa qui semble flotter au-dessus du bleu. Aujourd’hui âgé de 78 ans, il partage ce coin de paradis avec sa compagne Évelyne, dans un quotidien façonné par la mer, les amitiés anciennes et une simplicité qui ne l’a jamais quitté. Derrière les caméras, derrière les soirées télévisées qui ont marqué plusieurs générations, se cache un homme profondément attaché à ses racines, à la Méditerranée et à ceux qu’il aime. À Carry-le-Rouet, on ne parle pas de lui comme d’une star, mais comme d’un voisin, d’un ami, d’un homme fidèle à ses promesses et à son histoire.
Jean-Pierre n’a jamais renié son enfance passée à Marseille, dans le quartier de Bonneveine, où la mer rythmait déjà ses journées. À Paris, où il a longtemps travaillé, son accent s’est peut-être adouci au fil des années, mais son identité, elle, n’a jamais vacillé. "À Paris, je défends toujours Marseille", confiait-il un jour, avec cette manière chaleureuse et souriante qui lui est propre. Il revendique depuis toujours ce lien intime avec la Méditerranée, cette mer dont il dit posséder "la clé", une image qu’il avait glissée avec poésie dans un entretien, comme pour souligner combien l’iode, le vent et la lumière font partie de son souffle vital. La mer n’a jamais été pour lui un simple décor, mais une présence familière, un équilibre, une source inépuisable de sérénité.

Lorsqu’il revient à Carry-le-Rouet, où il vit désormais la majorité du temps, c’est pour retrouver ce rythme qui lui fait du bien. Il aime observer au loin le phare du Planier qui clignote, comme un repère éternel reliant son présent à son enfance. Marseille, qu’il aperçoit sur la ligne d’horizon, semble lui faire un clin d’œil, comme pour rappeler que l’on ne quitte jamais vraiment ses racines. "C’est la plus belle vue du monde, tous les jours", disait-il avec émerveillement, comme si l’habitude n’avait jamais effacé l’émotion.
Cet ancrage dans le Sud n’est pas seulement géographique. Il est aussi affectif. Quand le maire de Carry-le-Rouet, René-Francis Carpentier, raconte son admiration pour Jean-Pierre Foucault, ses mots sont empreints d’une sincérité lumineuse. Il parle d’un homme fidèle, bienveillant, toujours prêt à honorer sa parole. "Le Foucault sympathique qu’on voit à la télé est exactement le même que celui que l’on croise ici, quand il va chercher son journal ou son pain." Dans une ville où les gens se connaissent, où l’on salue ses voisins, il s’est fondu naturellement dans la vie locale, sans jamais jouer de son statut ni chercher à s’en éloigner.
Mais s’il existe une amitié qui éclaire tout particulièrement son quotidien, c’est celle qui le lie depuis le lycée à son meilleur ami, Claude Moreau. Une amitié de plus de soixante ans, soudée comme peu savent l’être, nourrie par la passion commune pour la radio et l’amour de la région qui les a vus grandir. Claude raconte avec humour comment ils sont devenus voisins : "Je ne pouvais pas me passer de lui, alors je l’ai fait venir à côté de moi…" Sa maison à Carry-le-Rouet est ancienne, elle fait partie de son histoire. Un jour, le terrain voisin s’est libéré. Il a aussitôt appelé son ami de toujours : "Prends un zinc et viens voir." Jean-Pierre a fait le voyage, a vu le terrain et sa vue imprenable, et n’a pas hésité un instant. Sans mur, sans barrière, leurs propriétés communiquent comme leurs vies, dans une continuité naturelle.

Deux voiturettes de golf permettent aux deux hommes de passer d’une maison à l’autre. L’un réveille l’autre pour prendre un café. Ils descendent parfois jusqu’au port pour vérifier si leur bateau n’a pas bougé, une petite aventure quotidienne qu’ils vivent avec la même énergie que lorsqu’ils avaient vingt ans. Leur complicité semble défier le temps, les années, les obligations professionnelles. Ce n’est plus seulement une amitié, c’est presque une fraternité.
René-Francis Carpentier, qui connaît Jean-Pierre depuis de nombreuses années, confirme avec émotion le caractère profondément humain de l’animateur. Selon lui, il n’est pas seulement attachant : il est juste, droit, et doté d’une immense qualité de cœur. Toujours disponible lorsqu’on lui demande de participer à un événement de la commune, il n’a jamais cherché à se dérober, même lorsqu’il s’agissait de soutenir le maire lors de moments importants. "Il n’en a jamais fait, de politique, mais son soutien a été sincère et précieux." Et puis, ajoute le maire, "il ne dit jamais du mal de personne". Une phrase simple, mais qui en dit long sur la façon dont il traverse la vie.
Bien sûr, comme tout homme passionné, Jean-Pierre peut aussi se mettre en colère lorsqu’on s’en prend à ceux qu’il aime. Une colère rare, mais réelle, signe de sa loyauté profonde. Ceux qui vivent près de lui savent qu’il protège les siens, avec douceur mais fermeté. À Carry-le-Rouet, cette facette de sa personnalité est connue, et presque attendue : elle fait partie de sa sincérité.

Dans cette ville qu’il aime tant, Jean-Pierre Foucault a même eu l’occasion d’exercer ses talents d’acteur. Une autre manière, plus ludique, d’inscrire son histoire dans un lieu qui lui offre tant de bonheur. Car sa vie ici n’est pas seulement faite de souvenirs : elle continue de s’écrire chaque jour, dans une simplicité précieuse, loin des projecteurs mais toujours entourée de ceux qui occupent une place particulière dans son cœur.
Sa villa, "les pieds dans l’eau", n’est pas un symbole de luxe mais un refuge doux et apaisant, un endroit où il respire, où il se retrouve, où il redécouvre la saveur du temps qui passe. Et ceux qui l’aiment, qu’ils s’appellent Évelyne, Claude ou René-Francis, savent que derrière l’animateur emblématique se cache un homme humble, solaire et profondément fidèle. Un homme qui a su rester proche de la mer, de ses amis, de son histoire, tout en continuant à illuminer la vie de millions de téléspectateurs pendant des décennies.
Carry-le-Rouet n’est pas seulement son lieu de résidence : c’est le décor d’une vie douce et authentique, où l’amitié a le goût du sel et du soleil, et où chaque matin commence au rythme paisible de la Méditerranée.

















































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