Ces aliments du quotidien qui deviennent les "meilleurs alliés" des cellules cancéreuses
- Pierre Howard

- 20 sept.
- 3 min de lecture
Ne pas fumer, éviter l’alcool, pratiquer une activité physique régulière… Autant de mesures qui réduisent indéniablement le risque de cancer. Pourtant, malgré ces précautions, de nombreuses personnes découvrent un jour la maladie. La raison se trouve parfois là où l’on s’y attend le moins : dans des habitudes alimentaires anodines. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 30 à 50 % des cancers pourraient être évités par une meilleure hygiène de vie, et en premier lieu par une alimentation plus saine.
La menace silencieuse des viandes transformées
En 2015, l’OMS a frappé un grand coup en classant les viandes transformées — saucisses, jambons industriels, salami, charcuteries diverses — dans la catégorie des substances cancérogènes avérées pour l’homme, aux côtés du tabac et de l’amiante. Le coupable : le nitrite de sodium, utilisé comme conservateur. Dans l’estomac, il peut se transformer en nitrosamines, molécules connues pour favoriser les cancers du côlon, de l’estomac et de l’œsophage.

Des études épidémiologiques montrent que la consommation régulière de charcuteries augmente significativement le risque, surtout lorsqu’elle s’accompagne d’un déficit en fibres et en légumes protecteurs.
Les dangers cachés des fritures
Derrière l’odeur appétissante de frites dorées ou de poulet croustillant se cache une autre menace : l’acrylamide. Cette substance chimique se forme lors des cuissons à très haute température (au-dessus de 120°C), en particulier quand l’huile est réutilisée. Classée par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) dans le groupe 2A — « probablement cancérogène pour l’homme » — elle a été associée à certains cancers de l’endomètre et peut altérer l’ADN.

Plus la cuisson est longue et intense, plus la teneur en acrylamide augmente, transformant un plaisir gustatif en véritable risque sanitaire.
Le piège des viandes grillées et brûlées
Qui dit barbecue dit convivialité, mais aussi production de substances hautement toxiques. Lorsque les graisses de la viande coulent sur les braises, elles génèrent des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), cancérogènes confirmés. À cela s’ajoutent les amines hétérocycliques (AHC), produites lors de la réaction entre acides aminés, sucres et créatine de la viande.

Ces composés, capables d’endommager directement l’ADN, sont liés à une augmentation du risque de cancer du pancréas ou colorectal. Une étude de l’Université du Minnesota a montré que les consommateurs réguliers de viande grillée et brûlée voyaient leur risque de cancer du pancréas bondir de 60 %.
Les boissons sucrées : un carburant pour les cellules tumorales
Sodas, boissons énergétiques, thés glacés et autres breuvages sucrés séduisent toutes les générations. Mais leur consommation régulière ne se limite pas au surpoids ou au diabète : elle accroît aussi le risque de cancer.

En 2019, une vaste étude publiée dans le BMJ a suivi plus de 100 000 personnes. Résultat : chaque verre quotidien supplémentaire de 100 ml de boisson sucrée augmentait de 18 % le risque de cancer global et de 22 % celui du cancer du sein. Le sucre raffiné, en provoquant des pics d’insuline, crée un environnement propice à la prolifération des cellules tumorales.
Le sel, ennemi invisible de l’estomac
Dans de nombreux pays, dont le Vietnam, la consommation moyenne de sel dépasse largement les recommandations de l’OMS (moins de 5 g par jour). Le sel fragilise la muqueuse gastrique, favorise l’inflammation chronique et ouvre la porte à l’infection par Helicobacter pylori, principale bactérie impliquée dans le cancer de l’estomac.

Les aliments très salés comme les pickles, les poissons séchés ou les plats transformés en conserve augmentent encore ce risque lorsqu’ils sont consommés fréquemment.
Reprendre le contrôle de son assiette
Il est donc faux de penser que le cancer ne touche que les fumeurs, les buveurs ou ceux exposés à la pollution. Les cellules malades peuvent trouver, dans nos choix alimentaires quotidiens, un terrain fertile. Bonne nouvelle toutefois : modifier ses habitudes reste un levier puissant de prévention.
Réduire la charcuterie, limiter les fritures, privilégier les cuissons douces, diminuer le sucre liquide et saler avec modération sont autant de gestes simples mais décisifs. Ces choix ne garantissent pas une protection absolue, mais ils diminuent sensiblement le risque et renforcent la santé globale.
La prévention du cancer ne se joue pas seulement dans les hôpitaux ou les laboratoires. Elle commence dans nos cuisines, à travers des gestes ordinaires mais essentiels. Chaque assiette peut devenir un outil de protection ou, au contraire, un facteur de risque silencieux.

















































Commentaires