top of page
Thủ công giấy

Un aliment apprécié mais risqué : le lien entre la consommation de pommes de terre et le diabète de type 2

  • Photo du rédacteur: Pierre Howard
    Pierre Howard
  • 18 sept.
  • 5 min de lecture

Les pommes de terre occupent une place de choix dans l’alimentation mondiale. Qu’elles soient frites, rôties, bouillies ou réduites en purée, elles s’invitent dans nos assiettes sous de multiples formes, souvent associées à la convivialité et au plaisir gourmand. Pourtant, derrière leur apparente innocuité, certaines préparations révèlent un impact non négligeable sur la santé métabolique. Une vaste étude menée par l’Université Harvard, aux États-Unis, vient en effet de montrer que la consommation régulière de pommes de terre frites pouvait augmenter de manière significative le risque de développer un diabète de type 2. La bonne nouvelle, c’est que toutes les formes de pommes de terre ne présentent pas ce danger, et qu’un simple ajustement alimentaire peut suffire à réduire ce risque.


L’enquête, publiée récemment, s’est appuyée sur l’observation des habitudes alimentaires de plus de 205 000 participants suivis pendant plus de trente ans. Ce suivi à long terme, l’un des plus complets jamais réalisés sur le sujet, a permis de mettre en évidence des liens précis entre la manière de consommer les pommes de terre et l’incidence du diabète. Les chercheurs ont constaté que manger en moyenne trois portions de frites par semaine augmentait d’environ 20 % la probabilité de développer la maladie. À l’inverse, les pommes de terre cuites au four ou en purée semblaient moins problématiques, bien que certains modes de préparation – comme les purées enrichies de beurre ou de crème – puissent également poser question.



ree

Au-delà de cette observation, les scientifiques ont voulu tester l’effet d’un remplacement alimentaire. Ils ont découvert qu’échanger une portion de pommes de terre, quelle qu’en soit la forme, contre une portion de céréales complètes entraînait une réduction de 4 % du risque de diabète de type 2. Le bénéfice s’avère encore plus marqué lorsqu’il s’agit de remplacer les frites par des céréales entières : la diminution atteint alors près de 19 %. Même le simple fait de substituer les pommes de terre frites par des produits céréaliers raffinés, comme le pain blanc, offrait un effet positif, bien que moindre.


« Le message de santé publique ici est simple et puissant : de petits changements dans nos habitudes alimentaires quotidiennes peuvent avoir un impact important sur le risque de diabète de type 2 », a déclaré Walter Willett, professeur d’épidémiologie et de nutrition à Harvard.


Ces résultats s’inscrivent dans une série de travaux récents cherchant à clarifier le rôle des pommes de terre dans l’équilibre glycémique. Une autre étude, menée cette fois en Australie, avait déjà montré que les personnes consommant le plus de pommes de terre présentaient un risque accru de 9 % de diabète par rapport à celles qui en consommaient le moins. Toutefois, cette recherche avait également distingué les modes de cuisson, révélant que les pommes de terre bouillies ne semblaient pas liées à une augmentation du risque. Selon Nicola Bondonno, chercheuse à l’Université Edith Cowan et co-auteure de l’étude australienne, le problème ne réside pas dans la pomme de terre elle-même, mais dans la manière dont elle est transformée et accompagnée. Les purées, souvent préparées avec du beurre, du lait ou de la crème, ainsi que les frites riches en graisses saturées, contribuent à altérer le profil métabolique.



ree

Cela ne signifie pas pour autant que la pomme de terre doive être bannie de l’alimentation. Bien au contraire, ce tubercule offre de nombreux atouts nutritionnels. Il est riche en antioxydants tels que les flavonoïdes, les caroténoïdes et les acides phénoliques, qui jouent un rôle protecteur contre les dommages cellulaires et peuvent contribuer à prévenir certaines maladies chroniques comme le cancer ou les affections cardiovasculaires. Les pommes de terre contiennent également de l’amidon résistant, une forme particulière de glucide qui échappe en partie à la digestion dans l’intestin grêle et nourrit les bactéries bénéfiques du microbiote. Cet amidon favorise ainsi la santé digestive, améliore la sensibilité à l’insuline et aide à stabiliser la glycémie.



En 2022, des chercheurs polonais ont mis en évidence une autre propriété intéressante : la présence de glycoalcaloïdes, des substances naturelles que l’on retrouve aussi dans les poivrons ou les baies de goji, et qui possèdent des effets anticancéreux potentiels. Ces découvertes montrent que les pommes de terre, souvent critiquées pour leur teneur en glucides, recèlent en réalité une complexité biochimique bénéfique lorsqu’elles sont intégrées de manière raisonnée dans l’alimentation.


Il reste néanmoins une donnée essentielle à prendre en compte : l’index glycémique (IG). Celui-ci mesure la vitesse à laquelle un aliment fait grimper le taux de sucre dans le sang. Les pommes de terre présentent des indices variables selon leur variété et leur mode de cuisson. Par exemple, une pomme de terre rouge bouillie affiche un IG de 89, tandis qu’une pomme de terre Russet cuite au four peut atteindre un IG de 111, soit un niveau particulièrement élevé. Les personnes atteintes de diabète ou sujettes aux fluctuations glycémiques gagneront à privilégier les variétés et préparations à IG plus modéré, et à contrôler soigneusement les portions.



ree

Ces éléments conduisent les médecins à recommander une attitude équilibrée. Plutôt que d’éliminer les pommes de terre, il s’agit de choisir les modes de préparation les plus sains : préférer la cuisson à l’eau, à la vapeur ou au four, limiter les ajouts de matières grasses saturées, éviter les fritures répétées et les accompagnements trop riches. Intégrer les pommes de terre dans un régime globalement riche en légumes, en fibres et en protéines de qualité permet de bénéficier de leurs avantages sans en subir les inconvénients.


La prévention du diabète de type 2 ne repose bien sûr pas uniquement sur la gestion des pommes de terre. Elle implique une approche globale : limiter les sucres ajoutés et les boissons sucrées, réduire la consommation de plats ultra-transformés, pratiquer une activité physique régulière, et surveiller de près ses indicateurs de santé par des examens médicaux périodiques. Le dépistage du diabète, grâce à des tests de glycémie, demeure essentiel pour une prise en charge précoce et efficace.



Ces nouvelles données rappellent combien les choix alimentaires les plus banals peuvent influer sur notre santé à long terme. Un aliment apprécié dans le monde entier, symbole de simplicité et de réconfort, peut se transformer en facteur de risque lorsqu’il est trop souvent associé à des modes de cuisson riches en graisses et en calories. À l’inverse, intégré intelligemment et accompagné d’autres aliments sains, il peut devenir une source d’énergie et de nutriments tout à fait compatible avec une vie équilibrée.


ree

La clé réside dans la modération et la diversité. Plutôt que de diaboliser les pommes de terre ou de les ériger en aliment miracle, il s’agit de les remettre à leur juste place dans le cadre d’un régime varié. Si l’on réserve les frites pour des occasions ponctuelles, que l’on opte plus souvent pour des pommes de terre bouillies ou rôties, et que l’on veille à compenser par des apports suffisants en céréales complètes, en légumes et en protéines maigres, les bénéfices surpassent largement les inconvénients.



Ainsi, les recherches d’Harvard et d’Australie convergent vers un même constat : ce n’est pas tant la pomme de terre elle-même qui pose problème, mais la façon dont nous choisissons de la cuisiner et de la consommer. Un petit ajustement dans l’assiette, répété jour après jour, peut réduire sensiblement le risque de diabète de type 2 et contribuer à préserver la santé métabolique. Derrière un geste aussi simple que peler, bouillir ou assaisonner, se dessine une prévention silencieuse mais précieuse.


Et si la prochaine fois que vous commandez un accompagnement, vous optiez pour une pomme de terre vapeur plutôt qu’un cornet de frites, en pensant que ce choix, en apparence anodin, pourrait faire une différence durable dans votre avenir de santé ?

 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
bottom of page