Cet exercice de deux minutes pourrait transformer votre quotidien, selon la psychologie positive
- Pierre Howard

- 7 sept.
- 4 min de lecture
Et si le bonheur ne dépendait pas de grandes décisions ou de changements spectaculaires, mais d’un geste simple qui ne prend que deux minutes par jour ? Une étude publiée en 2005 par le psychologue américain Martin Seligman, fondateur de la psychologie positive, semble aller dans ce sens. Relayée récemment par le créateur de contenu Cédric Lion sur TikTok, elle remet en lumière un exercice accessible à tous et qui pourrait améliorer durablement l’état d’esprit de ceux qui le pratiquent.

Depuis toujours, la recherche du bonheur occupe une place centrale dans nos vies. Être heureux, c’est se sentir aimé, épanoui, en sécurité et utile. Pourtant, beaucoup passent des années à le chercher, parfois sans jamais trouver la formule qui fonctionne pour eux. Les psychologues rappellent que le bonheur n’est pas une destination fixe mais un chemin, façonné par nos habitudes, nos perceptions et la manière dont nous orientons notre attention. C’est là qu’intervient la proposition de Martin Seligman : un exercice court, presque anodin en apparence, mais aux effets surprenants sur la durée.
Dans sa vidéo, Cédric Lion rappelle que notre cerveau est soumis à un « biais de négativité ». Concrètement, nous retenons plus facilement une critique que dix compliments. Ce mécanisme ancestral, hérité de l’évolution, servait autrefois à nous protéger du danger, mais dans notre quotidien moderne, il peut nous enfermer dans une spirale de pensées négatives. L’idée de Seligman est donc de « reprogrammer » notre attention pour qu’elle se tourne plus spontanément vers le positif.
L’exercice est d’une simplicité déconcertante : chaque soir, avant de se coucher, il suffit de prendre deux minutes pour écrire trois éléments positifs de la journée. Ce peut être un sourire échangé, une petite réussite au travail, un moment agréable passé avec un proche ou même un détail anodin qui a apporté un peu de joie. Ensuite, il faut se demander pourquoi ces choses sont arrivées et quel rôle personnel on a joué dans leur survenue. Ce questionnement permet de renforcer le sentiment de maîtrise et d’ancrer davantage les souvenirs agréables.

Au début, comme l’explique Cédric Lion, il se peut que l’on ait du mal à trouver ces éléments. Le cerveau étant habitué à repérer le négatif, il faut un effort conscient pour identifier les aspects positifs de sa journée. Mais à mesure que l’on répète l’exercice, une transformation subtile se produit : on devient plus attentif aux petits bonheurs quotidiens, presque comme si l’on préparait la « liste du soir » tout au long de la journée. Cette anticipation développe une vigilance positive, qui change la manière dont on perçoit la réalité.
Les résultats de l’étude menée par Martin Seligman sont frappants. Les participants qui ont pratiqué l’exercice pendant une semaine seulement ont montré, six mois plus tard, des niveaux de bonheur plus élevés et une baisse notable des symptômes dépressifs. Autrement dit, un effort minime, répété sur quelques jours, peut déclencher des effets durables et profonds. Ce constat remet en question l’idée selon laquelle seules les grandes thérapies ou les transformations de vie radicales peuvent améliorer notre bien-être.
Bien entendu, il ne s’agit pas d’une recette miracle. La psychologie positive insiste sur le fait que cet exercice ne remplace pas un suivi médical ou psychologique pour les personnes souffrant de troubles importants. Mais il constitue un outil simple, gratuit et accessible, qui peut aider à cultiver une attitude plus optimiste et à réduire la place occupée par les pensées négatives.

Ce type de pratique s’inscrit dans une démarche plus large de gratitude et de pleine conscience. De nombreux chercheurs soulignent que tenir un « journal de gratitude » améliore le sommeil, renforce les relations sociales et favorise une meilleure gestion du stress. L’exercice proposé par Seligman en est une version condensée et particulièrement facile à intégrer dans le quotidien. Deux minutes par jour, un temps presque insignifiant, mais qui peut devenir une habitude profondément bénéfique.
Cédric Lion conseille d’essayer l’exercice pendant trois jours seulement pour constater les premiers effets. La plupart des personnes rapportent alors une amélioration de leur humeur, une sensation de légèreté et une meilleure capacité à relativiser les contrariétés. À plus long terme, les bienfaits s’amplifient, car le cerveau s’entraîne littéralement à chercher et retenir le positif.
En fin de compte, ce petit rituel du soir peut devenir une sorte de boussole intérieure. Il ne change pas les événements de la vie, mais il modifie notre façon de les percevoir. Là où certains verraient uniquement les difficultés, ceux qui pratiquent l’exercice apprennent à remarquer aussi les instants de douceur et de satisfaction. Une compétence précieuse dans un monde où l’anxiété et la pression quotidienne tendent à prendre le dessus.

Et si la clé du bonheur ne résidait pas dans la quête de grandes réussites ou de changements spectaculaires, mais dans la capacité à savourer les détails ? L’exercice de deux minutes suggère qu’il est possible de transformer son quotidien par une pratique régulière, modeste mais puissante. Comme le disait Martin Seligman lui-même, « le bonheur est moins une question de circonstances que d’attention ».
Alors, pourquoi ne pas tenter l’expérience ? Ce soir, avant d’éteindre la lumière, prenez un carnet, notez trois moments agréables de votre journée et demandez-vous ce qui les a rendus possibles. Vous pourriez bien, au fil du temps, constater un changement profond dans votre manière d’aborder la vie. Deux minutes, un stylo, un peu d’attention : parfois, le bonheur commence par là.

















































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