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"Tout le monde va savoir" : Slimane se confie sur la chanson la plus difficile à écrire de son nouvel album

  • Photo du rédacteur: Maxime Lemoine
    Maxime Lemoine
  • il y a 2 jours
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 21 heures

Slimane n’a jamais autant ouvert son cœur que sur son nouvel album, "Il faut que tu saches". Après plus de dix ans de carrière, le chanteur a choisi de déposer ses silences, ses doutes et ses blessures au fil de chansons profondément intimes. Derrière des mélodies épurées et des mots soigneusement choisis, l’artiste de 36 ans raconte les montagnes russes émotionnelles qu’il a traversées ces deux dernières années, entre exposition médiatique extrême, succès populaire, remises en question personnelles et périodes de grande fragilité. Dans une rare interview accordée à Chante France, Slimane revient sans détour sur cette œuvre qui marque un tournant majeur dans son parcours artistique et humain.



"Je crois qu’au bout de dix ans de carrière, il était temps. Il était temps de parler de ce dont je n’avais jamais parlé", confie-t-il avec une sincérité désarmante. Longtemps, Slimane a laissé ses chansons parler d’amour, de manque ou de nostalgie, mais sans jamais aller aussi loin dans l’introspection. Cette fois, il a ressenti le besoin irrépressible de dire ce qu’il gardait enfoui, autant pour lui-même que pour les autres. "Il y avait des choses que j’avais envie de dire tout court, envie de dire à moi-même, envie de dire aux gens", explique-t-il, conscient que ce nouvel album allait exposer une part de lui encore inconnue du public.


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La sortie de "Il faut que tu saches" s’est faite dans un contexte particulier. La promotion a été volontairement discrète, presque absente, certaines émissions préférant garder leurs distances. Pourtant, le public, lui, n’a pas tourné le dos à l’artiste. L’album est entré directement à la troisième place des classements avec plus de 16 000 unités vendues, preuve que la relation entre Slimane et son public repose sur quelque chose de plus profond que la simple exposition médiatique. Pour lui, ce silence promotionnel a presque été une chance, celle de laisser la musique s’exprimer sans filtre.



Slimane explique que s’il n’avait jamais abordé certains sujets auparavant, ce n’était ni par retenue ni par peur. "Ce n’était sûrement pas le moment", affirme-t-il. Selon lui, l’écriture de chansons demande une sincérité alignée avec l’état intérieur du moment. "Quand on écrit et qu’on a envie que nos chansons nous ressemblent, on les écrit avec notre sincérité du moment. Et là, c’était la mienne. Je me sentais prêt." Cette maturité émotionnelle lui a permis de se confronter à des thèmes délicats comme sa vie sentimentale, son mal-être profond et les pensées sombres qui l’ont traversé.


Ce travail d’introspection a été vécu comme un véritable exutoire. Slimane parle d’un poids qui s’est libéré au fil de l’écriture. "J’ai l’impression, plus que jamais, d’avoir dépassé un stade de confession avec les gens", confie-t-il. Il se souvient d’une discussion récente avec son manager, au cours de laquelle il a formulé une pensée essentielle : "Si les gens m’aiment à travers cet album, ça veut dire qu’ils m’aimeront pour tout ce que je suis." Une phrase qui résume l’enjeu de ce projet, celui d’être aimé sans masque, sans détour, avec ses failles et ses cicatrices.



Parmi les titres de l’album, une chanson se détache particulièrement par sa charge émotionnelle : "Comme un oiseau". Slimane la désigne comme la plus difficile à écrire. "C’est une chanson qui parle de santé mentale et qui a été très dure à écrire. Ce sont des sujets qui ne sont pas faciles à entamer. En plus, quand on en parle, on se dit que tout le monde va savoir." Dans ce morceau dépouillé, porté par quelques notes de piano, l’artiste se livre sans artifice sur une période où il a touché le fond, évoquant des pensées de fuite et de renoncement.


Les paroles, d’une honnêteté bouleversante, traduisent un mal-être profond et une fatigue de vivre qu’il n’avait jamais exprimés aussi frontalement. Slimane assume aujourd’hui cette vulnérabilité, conscient que mettre des mots sur ces émotions peut être salvateur, autant pour lui que pour ceux qui l’écoutent. "Je ne voulais pas me cacher derrière une histoire inventée", précise-t-il. "C’est ce que j’ai vécu moi, et je l’ai fait pour dire aux autres que vous n’êtes pas tout seuls. Ça peut arriver à tout le monde."




Lorsque Slimane a partagé un extrait de "Comme un oiseau" sur les réseaux sociaux, il ne s’attendait pas à une telle vague de réactions. Des milliers de messages lui sont parvenus, de personnes se reconnaissant dans ses mots. Beaucoup lui ont écrit que cette chanson leur permettait d’exprimer ce qu’ils n’arrivaient pas à dire à leurs proches. "Avec ta chanson, je ne vais pas avoir besoin d’expliquer mon état. Je vais l’envoyer à ma mère, à mon père ou à mon ami pour qu’on me comprenne", lui ont-ils confié. Pour Slimane, ces retours donnent tout son sens à la démarche.



"Je crois que c’est important de faire de la musique qui sert", affirme-t-il avec conviction. Pour lui, l’art n’est pas seulement un divertissement, mais aussi un refuge, un lien, parfois une bouée. Le message central de "Comme un oiseau" est clair : rappeler que même dans les moments les plus sombres, une issue existe. "Si aujourd’hui je suis là à vous chanter cette chanson, c’est que ça va mieux", souligne-t-il, insistant sur l’idée d’espoir. "C’est aussi redonner de l’espoir à des gens qui, dans des périodes comme ça, n’en ont plus."


Avec "Il faut que tu saches", Slimane signe sans doute son album le plus personnel. Un disque qui ne cherche pas à séduire à tout prix, mais à dire vrai. Et peut-être est-ce là sa plus grande force.

 
 
 

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