"Attention aux fraudes !" : Intermarché alerte sur des contrefaçons du loup "mal aimé", star de sa publicité de Noël

Le succès a parfois un revers, et Intermarché en fait aujourd’hui l’expérience. En quelques jours seulement, le loup "mal aimé", héros du film publicitaire de Noël diffusé depuis le 6 décembre, est passé du statut de simple personnage d’animation à celui de véritable phénomène populaire. Une popularité fulgurante qui a suscité un engouement massif… mais aussi l’apparition rapide de pratiques frauduleuses dont l’enseigne préfère désormais alerter le public.

Sur les réseaux sociaux, Intermarché a pris la parole de manière claire et directe pour prévenir les internautes. "Notre peluche du loup est très attendue, mais attention aux fraudes !" avertit le distributeur, conscient de l’impatience grandissante autour de la sortie de ce produit dérivé devenu objet de désir. Plusieurs sites internet ont en effet commencé à proposer à la vente des peluches à l’effigie du célèbre loup, laissant croire à une commercialisation officielle. Parmi eux, le site le-mal-aime.fr, qui affiche un prix attractif de 14,90 euros et promet une livraison avant le 17 décembre afin d’être prêt pour les fêtes de fin d’année.

Un calendrier alléchant, mais trompeur. Intermarché insiste sur un point essentiel : ces plateformes n’ont aucun lien avec l’enseigne, ni avec le studio d’animation à l’origine du film. "Ces sites peuvent mener à des transactions malveillantes", précise la direction, appelant à la plus grande vigilance. Derrière l’apparente innocuité d’une peluche de Noël se cachent parfois des risques bien réels pour les consommateurs, qu’il s’agisse de fraudes bancaires ou de produits qui ne seront jamais livrés.

Cette mise en garde intervient dans un contexte particulier, où la frontière entre communication émotionnelle et exploitation abusive de la popularité devient de plus en plus fine. Le loup "mal aimé" n’est pas seulement un personnage attendrissant : il est devenu un symbole. Celui d’un Noël plus doux, d’un message de tolérance et de différence, porté par une création artistique saluée pour son authenticité et son absence revendiquée d’intelligence artificielle. En une semaine, le film d’animation de deux minutes trente a cumulé plus de 600 millions de vues à travers le monde, un chiffre vertigineux pour une publicité, même à l’ère du viral.

Ce succès mondial a naturellement nourri l’imagination du public. Très vite, les internautes ont exprimé leur souhait de prolonger l’histoire au-delà de l’écran, notamment en adoptant le loup sous la forme d’une peluche. Un désir que l’enseigne n’a pas ignoré. Intermarché a confirmé travailler sur une version officielle du produit, tout en appelant à la patience. Les délais de production, surtout en pleine période de fêtes, restent contraints.

Selon la direction, seules quelques centaines de peluches devraient être produites dans un premier temps, avec une disponibilité envisagée d’ici le mois de janvier. Une phase test, en quelque sorte, avant un lancement plus large prévu en 2026. Une stratégie prudente, qui contraste avec l’urgence affichée par certains sites frauduleux cherchant à capitaliser sur l’émotion et l’impatience des consommateurs.

Il faut dire que le loup "mal aimé" a su toucher une corde sensible. Créé par le studio français Illogic Studios, le film raconte l’histoire d’un loup rejeté par les animaux de la forêt, effrayés par sa réputation de prédateur. Lassé de la solitude, il décide de changer son regard sur le monde et d’apprendre à cuisiner des légumes pour se faire accepter. Un conte moderne, porté par la chanson "Le Mal aimé" de Claude François, qui a elle aussi connu un regain spectaculaire d’écoutes sur les plateformes de streaming.

Au-delà de son esthétique soignée, le film a été salué pour son message universel. Il parle de préjugés, de différences, de la possibilité d’évoluer sans renier ce que l’on est. Un message qui a largement dépassé les frontières françaises, au point de transformer ce loup en véritable mascotte émotionnelle de Noël. Dès lors, la tentation de le posséder, de l’offrir, de le rendre tangible, semblait presque inévitable.

Mais Intermarché souhaite rappeler que cette histoire repose aussi sur des valeurs de confiance et de transparence. En mettant en garde contre les contrefaçons, l’enseigne cherche autant à protéger son image qu’à préserver le lien de confiance établi avec le public. Le risque, sinon, serait de voir cette belle fable ternie par des expériences déceptives, bien loin de l’esprit du film.

Ce phénomène illustre également une réalité plus large : à l’ère du viral, le succès peut engendrer très rapidement des dérives commerciales. Une histoire conçue pour émouvoir peut être détournée en argument de vente trompeur. D’où l’importance, pour les marques comme pour les consommateurs, de rester vigilants et informés.

En attendant la sortie officielle de la peluche, le loup "mal aimé" continue donc de vivre essentiellement dans les cœurs et sur les écrans. Et peut-être est-ce là, finalement, sa place la plus juste pour ce Noël : un personnage qui rassemble, qui fait réfléchir, et qui rappelle que certaines choses précieuses ne se commandent pas en un clic.