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Publicité de Noël : le loup d’Intermarché séduit le public et réchauffe les cœurs sans céder à l’intelligence artificielle

  • Photo du rédacteur: Émilien Charvoz
    Émilien Charvoz
  • il y a 4 jours
  • 3 min de lecture

Il est presque impossible d’y échapper. En quelques jours à peine, le film publicitaire de Noël d’Intermarché s’est imposé comme l’un des contenus les plus partagés de la saison. Sur les réseaux sociaux, dans les conversations familiales, jusque sur LinkedIn où communicants et stratèges du marketing se livrent à des analyses passionnées, ce spot de deux minutes trente est devenu un phénomène. Une réussite d’autant plus remarquable qu’elle repose sur un choix devenu presque audacieux : raconter une histoire simple, émouvante et profondément humaine, sans recourir à l’intelligence artificielle.



Tout commence dans un décor familier. Un repas de Noël, une table animée par les discussions d’adultes, et un petit garçon qui s’ennuie, en retrait, observant ce monde qui ne semble pas vraiment fait pour lui. Touché par cette solitude silencieuse, un adulte tente de le réconforter en lui offrant un cadeau improvisé. À l’intérieur, un loup en peluche. Mais loin de provoquer l’émerveillement espéré, l’objet déclenche la peur. L’enfant recule, effrayé par cette figure traditionnellement associée au danger. Pour rattraper le moment, l’adulte invente alors une histoire, comme une tentative douce de réhabiliter l’animal honni.


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C’est à cet instant précis que le film bascule dans l’animation. Le loup prend vie et devient le héros d’un conte moderne. Rejeté par les animaux de la forêt, tenu à distance en raison de sa réputation de prédateur, il cherche à comprendre pourquoi personne ne veut de lui. Plutôt que de céder à sa nature supposée, il décide d’apprendre. Il observe, expérimente, se trompe parfois, mais persévère. Il cuisine des légumes, prépare des plats simples, partage une quiche, et tente, peu à peu, de trouver sa place. S’il ne renonce pas totalement à ses instincts – un petit poisson glissé au passage le rappelle avec humour – il prouve surtout qu’il est possible d’évoluer sans se renier. La scène finale, celle d’un repas convivial où le loup est enfin accepté malgré sa différence, résonne comme une métaphore universelle du vivre-ensemble.



L’émotion est renforcée par un choix musical inattendu et pourtant évident. La chanson "Le Mal aimé" de Claude François accompagne le récit, apportant une mélancolie douce qui touche immédiatement le spectateur. Le titre a d’ailleurs connu un regain spectaculaire sur les plateformes de streaming, preuve supplémentaire de l’impact du spot bien au-delà du simple cadre publicitaire.


Diffusé pour la première fois sur TF1 lors de la soirée du concours Miss France, le film a bénéficié d’une exposition massive dès son lancement. Mais c’est surtout sa circulation virale sur YouTube et les réseaux sociaux qui a assuré son succès fulgurant, franchissant rapidement les frontières grâce à des versions sous-titrées en anglais. En quelques jours, le loup d’Intermarché est devenu un symbole, presque un personnage de conte moderne partagé à l’échelle mondiale.



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Dans un paysage saturé de contenus générés ou assistés par l’intelligence artificielle, l’un des aspects les plus salués du film est précisément ce qu’il ne fait pas. Il revendique une création artisanale, patiente, profondément humaine. Le spot est l’œuvre du studio d’animation montpelliérain Illogic, dont le savoir-faire se ressent dans chaque plan, chaque mouvement, chaque expression du loup. Cette absence d’IA n’est pas un manque, mais un parti pris fort, presque militant, qui redonne à la création publicitaire une dimension sensible et incarnée.


Autre choix audacieux : l’effacement quasi total de la marque. Les magasins Intermarché n’apparaissent pas à l’écran. Aucun produit n’est mis en avant. La signature n’arrive qu’à la toute fin, avec un message simple en faveur d’une alimentation plus saine. Une démonstration éclatante qu’une publicité peut marquer durablement sans ressembler à une réclame classique.



La comparaison avec d’autres géants de la publicité de Noël est inévitable. Coca-Cola, habitué à jouer sur l’émotion et les animaux pour toucher le public, a cette année encore essuyé des critiques pour son recours massif à l’intelligence artificielle, accusée de produire une magie artificielle, lisse et sans aspérités. Là où certains misent sur la prouesse technologique, Intermarché choisit la sincérité du récit.



Derrière ces deux minutes trente se cachent pourtant six mois de travail et des dizaines de professionnels de l’animation. Un investissement considérable, mais qui rappelle que la création publicitaire peut redevenir un objet culturel à part entière, capable de nourrir l’imaginaire collectif et de s’inscrire dans la mémoire émotionnelle du public.



Reste une question en suspens. Face à l’engouement, Intermarché envisage de commercialiser la peluche du loup dans ses magasins. Un succès qui pose un dilemme : comment rester fidèle à cet engagement de proximité et de fabrication responsable, tout en répondant aux contraintes économiques et logistiques d’une mise en rayon rapide avant les fêtes ? Le public, désormais attaché à ce personnage, observera avec attention la suite de l’histoire.


Le loup d’Intermarché a su toucher nos cœurs sans artifices. Reste à savoir si, au-delà de l’écran, la fable continuera à tenir ses promesses.

 
 
 

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