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Lara Fabian et Slimane : un moment suspendu qui a bouleversé l’Accor Arena, un duo comme une main tendue et un retour à la lumière

  • Photo du rédacteur: Pierre Howard
    Pierre Howard
  • 11 déc.
  • 4 min de lecture

Il suffit parfois d’un instant, d’un regard ou d’un nom prononcé sur scène pour briser le silence qui s’était installé autour d’un artiste. Au début du mois de décembre, lorsque Lara Fabian a fait monter Slimane sur la scène de l’Accor Arena, la salle a semblé retenir son souffle. Une seconde suspendue, presque irréelle, où l’air se contracte avant de revenir comme une vague, chargée d’émotion et de surprise. Ce n’était pas seulement un duo inattendu : c’était un geste, un signe de confiance, un acte profondément humain dans un moment où le chanteur traversait une période particulièrement délicate.


Depuis quelque temps, le nom de Slimane était devenu plus discret. Là où il résonnait autrefois dans les radios, les plateaux télé et les grandes scènes françaises, il semblait désormais s’être éloigné, emporté dans un tourbillon de débats, de critiques et d’incompréhensions. Une polémique avait envahi l’espace public, parfois sans nuance, parfois avec excès, comme cela arrive dans l’ère des réseaux sociaux où les opinions s’enflamment plus vite que les faits n’ont le temps d’être établis. Malgré une décision judiciaire limitée à une amende et l’absence de preuves pour certaines accusations, une partie du public avait détourné le regard. Le bruit, lui, continuait.



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Sur scène pourtant, ce soir-là, rien n’était bruyant. Tout était calme, doux, presque solennel. Lara Fabian, vêtue de lumière, s’est avancée avec la sérénité de ceux qui savent exactement pourquoi ils posent un geste, même lorsqu’ils ne l’expliquent pas. Depuis des années, elle incarne la discrétion, l’élégance et la retenue, choisissant presque toujours de laisser la musique parler à sa place. Cette fois encore, elle a opté pour ce langage-là, celui qu’elle maîtrise mieux que quiconque : un langage qui apaise, qui rassemble, qui guérit.



Lorsque Slimane a fait son entrée par l’arrière de la scène, la réaction du public a été immédiate. Une clameur, sincère, presque étonnée. Un mélange d’émotion, de nostalgie et de chaleur. Il ne savait peut-être pas à quoi s’attendre — ou s’il serait accueilli avec la même affection qu’autrefois. Mais sous les projecteurs de l’Accor Arena, ce doute s’est dissipé. Le public, dans son immense majorité, a répondu présent.


Slimane a longtemps été une figure majeure de la chanson française contemporaine : gagnant de The Voice, plusieurs fois récompensé, auteur-compositeur sensible et généreux, représentant de la France à l’Eurovision, il a su toucher un public large grâce à une voix pleine de douceur et de vulnérabilité. Lorsqu’il a collaboré à l’album "Je suis là" de Lara Fabian, son écriture et sa musicalité avaient joué un rôle essentiel dans la couleur émotionnelle du projet. Rien d’étonnant à ce que leur lien musical reste intact, même après les tempêtes.




Lara Fabian a prononcé une phrase simple, mais lourde de sens : "Viens chanter avec moi." Pas un communiqué, pas une justification, pas une prise de position frontale. Juste une invitation. Une main tendue. Une manière douce mais déterminée de rappeler qu’un artiste ne se résume jamais aux fragments d’informations circulant en ligne, que la musique reste un territoire où la nuance et l’humanité peuvent encore exister.



Elle avait déjà expliqué qu’elle ne se sentait pas en position de juger Slimane, puisqu’elle "n’était pas présente dans cette pièce-là". Une phrase qui a suscité beaucoup de commentaires, analysée à l’infini sur les réseaux. Mais ce qui a eu le plus de poids, finalement, ce n’est pas ce qu’elle a dit. C’est ce qu’elle a fait.


Au moment où les premières notes de leur duo ont résonné, un frisson a traversé la salle. Slimane semblait fragile, presque transparent, comme s’il marchait sur un fil tendu entre l’ombre et la lumière. Son regard trahissait une émotion contenue, une gratitude immense, un besoin de se sentir, ne serait-ce qu’un instant, à sa place. Chanter, pour lui, c’était retrouver un souffle qu’il croyait perdu. Une forme de renaissance. De réparation.




Lara Fabian sait ce que signifie le chemin de l’ombre. Elle aussi a vécu l’incompréhension, les jugements, les périodes où tout vacille. Elle sait ce que c’est que de devoir remonter sur scène alors que tout, autour, semble brouillé. Peut-être est-ce pour cela que son geste a tant touché : parce qu’il portait en lui une expérience intime de l’humanité, de la compassion, de la solidarité artistique.



Dans le public, certains ont filmé pour garder une trace, d’autres ont simplement regardé, silencieux, comme on regarde un moment précieux. Ce duo n’était pas un coup d’éclat, ni une provocation. C’était un rappel : la musique est un refuge, un endroit où l’on peut déposer ce qui pèse trop lourd, un espace où un artiste peut retrouver sa voix… même lorsque le monde la lui a presque retirée.


En invitant Slimane à chanter à ses côtés, Lara Fabian n’a pas seulement offert un moment magique à son public. Elle a aussi offert à un artiste une seconde respiration. Une lumière douce, mais réelle. Une présence. Une main posée sur l’épaule, sans bruit, sans discours, sans jugement. Et parfois, cela suffit pour tout changer.

 
 
 

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