top of page
Thủ công giấy

Mort de Rob Reiner à 78 ans : le cinéma perd un conteur humaniste, une enquête pour homicide ouverte à Los Angeles

  • Photo du rédacteur: Pierre Howard
    Pierre Howard
  • il y a 4 jours
  • 4 min de lecture

Hollywood est en deuil. Rob Reiner, réalisateur emblématique de films devenus cultes comme "Quand Harry rencontre Sally", "Stand by Me", "Misery" ou encore "Princess Bride", est mort à l’âge de 78 ans. Le cinéaste a été retrouvé sans vie aux côtés de son épouse, Michele Singer, dimanche 15 décembre, dans leur résidence de Brentwood, un quartier résidentiel et huppé de Los Angeles. Les circonstances de leur décès ont conduit la police à ouvrir une enquête pour homicide, une annonce qui a profondément choqué le monde du cinéma et bien au-delà.



Dans un communiqué relayé par la revue Variety, la famille du couple a exprimé sa douleur avec sobriété. "C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile." De son côté, la maire de Los Angeles, Karen Bass, a tenu à saluer la mémoire d’un homme dont l’influence a largement dépassé les frontières de l’industrie du divertissement. "Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé de renom, il a toujours mis ses talents au service des autres", a-t-elle déclaré, ajoutant que "les contributions de Rob Reiner résonnent dans toute la culture et la société américaines".


ree

Figure chaleureuse et profondément humaine d’Hollywood, Rob Reiner incarnait une certaine idée du cinéma populaire, capable de toucher le grand public sans jamais renoncer à la sincérité. Derrière la caméra, il a signé quelques-uns des films les plus marquants des années 1980 et 1990, mais il a aussi laissé son empreinte devant l’objectif, où il s’est fait connaître dès les années 1970.


Né le 6 mars 1947 à New York, Rob Reiner grandit dans un univers artistique. Il est le fils de Carl Reiner, immense figure de la comédie américaine, et d’Estelle Reiner, actrice reconnue. Très tôt, il suit la voie tracée par ses parents, tout en cherchant à affirmer sa propre sensibilité. Après des études à l’Université de Californie à Los Angeles, où il se forme au cinéma, au théâtre et à l’improvisation, il décroche de petits rôles à la télévision dans les années 1960.



Sa carrière prend un tournant décisif lorsqu’il est choisi, à seulement 23 ans, par le producteur et scénariste Norman Lear pour incarner Michael Stivic dans la sitcom "All in the Family", diffusée sur CBS. Dans cette série emblématique, Rob Reiner interprète un jeune progressiste confronté à des beaux-parents conservateurs, un rôle qui marque toute une génération. Plus tard, il confiera avec humour un souvenir lié à ce casting. "Norman a dit à mon père : 'Tu sais, ce gamin est vraiment drôle.' Et je crois que mon père a répondu : 'Quoi ? Ce gamin ? Lui ? Il est maussade. Il reste silencieux. Il n’est pas drôle'." Malgré ces doutes initiaux, la série devient un immense succès, restant huit saisons à l’antenne, dont cinq années consécutives en tête des audiences. Rob Reiner reçoit deux Emmy Awards, en 1974 et 1978, consacrant définitivement son talent.


C’est pourtant derrière la caméra qu’il va écrire les pages les plus durables de sa carrière. En 1984, il frappe fort avec "Spinal Tap", un faux documentaire consacré à un groupe de rock imaginaire. Largement improvisé, le film devient rapidement culte et révèle son sens aigu de l’observation et de la satire. Dès lors, les succès s’enchaînent. En 1986, "Stand by Me" bouleverse le public avec son regard tendre sur l’enfance et l’amitié. L’année suivante, il signe le conte intemporel "Princess Bride", avant de triompher en 1989 avec la comédie romantique "Quand Harry rencontre Sally", devenue une référence absolue du genre. En 1990, il surprend encore avec "Misery", adaptation du roman de Stephen King, où il explore des registres plus sombres.



ree

En 1993, "Des hommes d’honneur", porté par Tom Cruise, Jack Nicholson et Demi Moore, sur un scénario d’Aaron Sorkin, est nommé aux Oscars et confirme la diversité de son cinéma. Au total, Rob Reiner aura réalisé 23 longs-métrages. Son dernier projet, "Spinal Tap II", est sorti cet automne aux États-Unis, comme un clin d’œil final à l’œuvre qui avait lancé sa carrière de réalisateur.


En parallèle, il fonde en 1987 la société Castle Rock Entertainment, qui deviendra un acteur majeur de la production indépendante. Le studio est à l’origine de films marquants comme "Les Évadés", "La Ligne verte" ou encore "Miss Détective", et de séries devenues mythiques, à commencer par "Seinfeld". À travers cette structure, Rob Reiner a contribué à révéler ou accompagner de nombreux talents du cinéma américain.



Si ses films rencontrent un succès plus discret à partir des années 2000, Rob Reiner reste une présence familière sur les écrans. Il multiplie les apparitions au cinéma et à la télévision, incarnant notamment le père de l’héroïne dans la série "New Girl", ou jouant son propre rôle dans des séries comme "Curb Your Enthusiasm", "30 Rock", "Les Simpsons" ou encore "Hannah Montana". Plus récemment, il avait été aperçu dans la série "The Bear", preuve de sa curiosité intacte et de son envie de rester connecté aux nouvelles générations.


En septembre dernier, il confiait au magazine Interview, lors d’un entretien avec Seth Rogen, ce qui guidait chacun de ses choix artistiques. "Ce que j’ai toujours fait, c’est me demander : 'Est-ce que cela représente une part de moi ?' Pour Stand by Me, je ne savais pas si le film allait avoir du succès ou non. Je me disais simplement : 'J’aime ce film parce que je comprends ce que ressentent les personnages'." Une phrase qui résume parfaitement son cinéma, profondément empathique et tourné vers l’humain.



La disparition brutale de Rob Reiner, dans des circonstances encore troubles, laisse un vide immense. Au-delà des films, il laisse derrière lui une œuvre traversée par la bienveillance, l’humour et une foi sincère dans la capacité du cinéma à rapprocher les êtres. Tandis que l’enquête suit son cours, le monde du septième art pleure un homme qui a su raconter des histoires simples, universelles et profondément vraies.

 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
bottom of page