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Serge Lama, une "lourde charge" pour Luana, sa femme de 35 ans sa cadette : "J’en suis conscient"

  • Photo du rédacteur: Émilien Charvoz
    Émilien Charvoz
  • il y a 4 jours
  • 3 min de lecture

À 82 ans, Serge Lama ne se cache plus derrière les mots ni derrière les silences. Dans une interview accordée à "La Tribune Dimanche", le chanteur se livre avec une sincérité désarmante sur son état de santé fragile, son corps éprouvé par les années et les épreuves, mais surtout sur l’amour indéfectible qu’il partage avec Luana, son épouse depuis plus de vingt ans, de trente-cinq ans sa cadette. Une relation faite de tendresse, de lucidité et d’une profonde reconnaissance, dans laquelle il reconnaît être aujourd’hui une "lourde charge", sans jamais douter de l’essentiel : l’amour qui les unit.



La vie de Serge Lama a basculé très tôt. À seulement 22 ans, un accident de voiture a tout changé. Sur une route à la sortie d’Aix-en-Provence, le véhicule dans lequel il se trouvait a violemment percuté des platanes. Cette nuit-là, il a perdu bien plus que son insouciance : sa fiancée, Liliane Benelli, n’a pas survécu. Le choc a été immense, aussi bien pour son corps que pour son esprit. Lui-même a été transporté aux urgences dans un état critique, plongeant son entourage dans l’angoisse.


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Pendant quarante-huit heures, Serge Lama est resté dans le coma. Il confie aujourd’hui qu’il aurait pu ne jamais retrouver sa voix si un ami proche, le chanteur Marcel Amont, n’était pas intervenu auprès des médecins. "Il a crié : ‘Attention, c’est un chanteur !’", raconte-t-il. Ce cri aurait évité un geste médical lourd de conséquences pour sa carrière. Ce moment marque le début d’un long combat : plus d’un an d’hospitalisation, de multiples opérations, et une lente reconstruction.



À sa sortie de l’hôpital, Serge Lama n’était plus le même homme. "Il y a eu un avant et un après", explique-t-il. Avant, un jeune artiste timide, habité par ses doutes. Après, un homme animé par une rage de vivre et de réussir. "J’étais devenu arrogant, presque insupportable, mais j’avais besoin de le clamer pour y croire." Cette énergie brute l’a porté sur les scènes françaises, malgré les refus, les échecs, et parfois l’hostilité d’un milieu dans lequel il ne s’est jamais vraiment senti à sa place.


"Ma vie n’a été qu’une suite de combats", résume-t-il avec lucidité. La perte de son grand amour, les blessures physiques, les désillusions professionnelles, mais aussi les succès, construits à force d’obstination. Aujourd’hui, il regarde son parcours avec une forme d’apaisement. "J’ai de la chance, on ne m’a pas oublié. À 82 ans, j’ai enfin tout ce dont je rêvais à 40 ans." Une reconnaissance tardive, mais précieuse.



Si son corps est désormais "cassé de partout", comme il le dit lui-même, son cœur, lui, est intact. "Je ne peux plus rester debout longtemps, mais mon cœur bat depuis plus de vingt ans pour Luana." Cette phrase, simple et forte, résume la place centrale qu’occupe son épouse dans sa vie. Luana, présente au quotidien, attentive, aimante, partage avec lui un rythme de vie plus lent, mais profondément sincère.


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Le chanteur confie que leurs dimanches sont sacrés. "C’est le jour où Luana tient à rester près de moi", glisse-t-il avec émotion, avant d’ajouter une phrase chargée de pudeur : "Peut-être parce qu’elle se demande combien de temps encore elle pourra profiter de moi." Une réflexion qui dit tout de la conscience du temps qui passe, sans jamais sombrer dans la tristesse.



Serge Lama ne se voile pas la face. Il sait ce que représente sa dépendance croissante. "Je suis conscient d’être une lourde charge pour elle", admet-il. Mais il le dit sans honte, porté par une immense gratitude. "Elle m’aime pour ce que je suis. Et ça, c’est un cadeau immense." Ces mots, loin de la plainte, sont ceux d’un homme qui a appris à recevoir autant qu’à donner.


Autrefois connu pour ses conquêtes amoureuses et son tempérament flamboyant, Serge Lama se décrit aujourd’hui comme un homme apaisé, recentré sur l’essentiel. Loin des projecteurs, il savoure une forme de paix intérieure, construite après des décennies de luttes. Son histoire n’est pas celle d’une fin, mais d’une continuité différente, plus douce, plus lente, mais profondément habitée.



À travers ces confidences, Serge Lama offre bien plus qu’un témoignage sur la vieillesse ou la maladie. Il parle d’amour, de fidélité, de reconnaissance, et de cette force invisible qui permet de rester debout, même lorsque le corps ne suit plus. Une leçon de vie, simple et bouleversante, portée par une voix qui, malgré les épreuves, n’a jamais cessé de vibrer.

 
 
 

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