The Conjuring 4 – Last Rites, l’ultime chapitre des chasseurs d’esprits Warren
- Maxime Lemoine

- 16 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 sept.
Le quatrième opus de la célèbre saga horrifique, intitulé The Conjuring: Last Rites, est salué par plusieurs critiques comme l’épisode le plus intense et le plus émouvant de la franchise. Réalisé par Michael Chaves, le film reprend l’histoire six ans après les événements de The Conjuring 3: The Devil Made Me Do It (2021). Inspiré d’un cas réel survenu en Pennsylvanie, il suit le couple Ed et Lorraine Warren, incarnés par Patrick Wilson et Vera Farmiga, face à une nouvelle épreuve liée à la mystérieuse famille Smurl.
Tout commence lorsqu’un ancien miroir, porteur d’une sombre malédiction, refait surface dans la maison de cette famille. Ed et Lorraine, fatigués par l’âge et les maladies, pensaient profiter d’un repos bien mérité. Pourtant, les phénomènes inexpliqués s’accumulent : bruits étranges, silhouettes furtives, cauchemars récurrents. Leur fille Judy, interprétée par Mia Tomlinson, commence elle aussi à percevoir des visions troublantes, héritant malgré elle du don de sa mère.

Le scénario plonge dans le passé, rappelant un épisode marquant de 1964, lorsque Lorraine entra en contact avec ce même miroir et fut brièvement possédée. À cette époque, elle connut une expérience douloureuse qui se transforma en traumatisme fondateur. Ce souvenir devient un fil conducteur, reliant les épreuves vécues par la famille Smurl au destin des Warren. Judy, encore enfant, révèle alors des aptitudes de médiumnité qui prendront une place centrale dans le récit.
À mesure que l’intrigue progresse, le couple Warren comprend que la menace dépasse les simples manifestations paranormales. L’esprit logé dans le miroir semble viser directement leur fille, faisant planer un danger plus intime et personnel. Ce retournement dramatique accentue la tension émotionnelle et renforce la dimension familiale du film, en soulignant la fragilité des liens et la force de la solidarité face à l’adversité.
Selon plusieurs médias spécialisés, notamment IGN, Last Rites reste fidèle à l’essence de la franchise. Au-delà des effets visuels ou des scènes d’exorcisme, le récit met en avant des valeurs spirituelles et humaines. La foi, la persévérance et l’amour apparaissent comme les véritables armes contre les forces obscures. Lorraine trouve dans sa croyance et dans l’attachement à sa famille la force de résister aux attaques surnaturelles, ce qui redonne courage à Ed dans ses moments de faiblesse.
Comparé aux précédents volets, le film se distingue par une atmosphère plus intimiste et empreinte d’humanité. Les relations familiales sont explorées en profondeur, notamment le lien mère-fille. Judy, qui jusqu’alors restait en retrait, devient ici un personnage clé, véritable relais entre générations. Sa capacité à communiquer avec l’au-delà lui permet de jouer un rôle décisif dans la lutte contre le mal, ouvrant ainsi la voie à une possible continuité de la saga autour de son histoire.

Sur le plan visuel, la mise en scène du miroir ancien constitue l’un des moments forts du long-métrage. Les jeux de lumière, de reflets et de sonorités donnent une dimension oppressante aux apparitions. L’équipe créative a choisi de limiter les traditionnels jumpscares, préférant des mouvements de caméra resserrés, des gros plans ou des cadrages partiels qui laissent le spectateur dans un état d’angoisse constante. Cette approche immersive force à partager la peur des personnages plutôt que de la subir passivement.
Les éléments sonores jouent également un rôle déterminant. Bruits sourds, respirations haletantes, murmures à peine perceptibles : autant de détails qui entretiennent une tension diffuse. La combinaison de ces techniques crée un climat pesant où chaque silence semble annoncer un danger imminent. Les critiques ont souligné l’efficacité de cette sobriété, qui donne au film une atmosphère plus réaliste et psychologique.
L’interprétation des acteurs contribue largement à l’impact émotionnel de l’œuvre. Patrick Wilson et Vera Farmiga, fidèles à leurs rôles depuis plus d’une décennie, incarnent avec justesse la vulnérabilité d’un couple vieillissant mais uni. Certaines scènes touchantes marquent durablement, comme la prière de Lorraine pour sa fille ou le moment où Ed, victime d’une crise cardiaque, puise ses dernières forces pour protéger sa famille.
Mia Tomlinson, nouvelle venue dans l’univers The Conjuring, insuffle fraîcheur et sensibilité au personnage de Judy. Son jeu équilibre fragilité et détermination, offrant une figure à la fois vulnérable et courageuse. Les spectateurs découvrent une jeune femme qui, malgré sa peur, choisit d’affronter les ténèbres pour défendre ceux qu’elle aime. Ce contraste enrichit la dynamique dramatique et prépare le terrain à une possible relève générationnelle.

La presse spécialisée a accueilli le film de manière globalement positive. Variety y voit une conclusion satisfaisante pour l’arc narratif d’Ed et Lorraine, tout en ouvrant subtilement la porte à de nouveaux développements autour de Judy. ScreenRant, de son côté, a souligné la puissance émotionnelle du récit, affirmant que jamais encore le danger n’avait semblé aussi réel pour la famille Warren. Pour ces critiques, Last Rites synthétise ce que la saga a de meilleur.
Cependant, tout n’est pas parfait. Certains observateurs, comme The Guardian, regrettent un rythme parfois inégal et un scénario un peu trop bavard avant d’atteindre les scènes culminantes. Quelques manifestations paranormales sont jugées répétitives, et la psychologie de la famille Smurl reste superficielle. Malgré un final spectaculaire, l’ensemble donnerait une impression de conclusion prudente, sans véritable audace narrative.
Au-delà de ces réserves, The Conjuring: Last Rites confirme la vitalité d’un univers cinématographique qui, depuis 2013, a su séduire un large public. Né du succès du premier opus signé James Wan, l’univers s’est étendu à travers neuf films, mêlant l’intrigue principale consacrée aux Warren et plusieurs spin-offs autour de figures emblématiques comme Annabelle ou Valak. Avec plus de 2,6 milliards de dollars de recettes mondiales, la franchise s’impose comme l’une des plus rentables du cinéma d’horreur contemporain.
En définitive, ce quatrième épisode marque une étape symbolique : il clôt l’aventure du couple Warren tout en transmettant le flambeau à une nouvelle génération. Alliant frissons, émotions et réflexions sur la foi et les liens familiaux, Last Rites illustre la capacité du genre horrifique à aller au-delà de la peur brute pour explorer les forces invisibles qui soutiennent les êtres humains face à l’inconnu.


































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