top of page
Thủ công giấy

Trois heures de musique, de mémoire et de partage : Jean-Louis Aubert célèbre 50 ans de carrière dans une communion géante à Paris La Défense Arena

  • Photo du rédacteur: Auriane Laurent
    Auriane Laurent
  • il y a 3 jours
  • 3 min de lecture

Il y a des soirs où l’on sent, bien avant la première note, que quelque chose d’exceptionnel est en train de se jouer. Ce samedi soir à Paris La Défense Arena, l’atmosphère avait déjà des allures de fête avant même que les lumières ne s’éteignent. Le concert de Jean-Louis Aubert ne commence que dans une vingtaine de minutes, mais à l’avant de la fosse, pourtant configurée en places assises, des centaines de spectateurs se lèvent, s’avancent, s’installent au plus près de la scène. Quelques agents de sécurité tentent timidement de rétablir l’ordre, puis renoncent. On ne remet pas les gens à leur place quand ils viennent célébrer 50 ans de chansons, de souvenirs et d’émotions partagées.



Pour la dernière date en salles de son "Pafini Tour", Jean-Louis Aubert a vu les choses en grand. Remplir Paris La Défense Arena, la plus grande salle couverte d’Europe, relevait déjà du symbole fort. Ils sont près de 30 000 à avoir répondu présent, toutes générations confondues, réunies pour dire merci à un artiste qui a accompagné tant de vies. Lorsque les premières notes de "C’est quand ça commence" retentissent, la réponse est immédiate. Le décor arc-en-ciel se déploie en version XXL, encadré par deux écrans latéraux, et une première surprise s’impose : le son, souvent critiqué dans cette enceinte immense, est étonnamment clair et équilibré. La fête peut commencer.


ree

Jean-Louis Aubert est en voix, en mouvement, habité. À peine le temps de respirer qu’il enchaîne déjà avec "New York avec toi", rebaptisée pour l’occasion "Paris avec toi". La salle exulte. Le ton est donné : la soirée sera généreuse, sans retenue, à l’image de son hôte. Les classiques de Téléphone se mêlent naturellement à ceux de son répertoire solo, comme s’ils avaient toujours appartenu à la même histoire. "Les plages", "Au cœur de la nuit", "Argent trop cher" s’enchaînent, portés par une énergie intacte.



Vient alors "La Bombe Humaine", reprise en chœur par le public. Le moment est fort. Jean-Louis Aubert avait longtemps hésité à la rechanter après les attentats du Bataclan. Ce soir-là, il explique avoir changé d’avis en entendant le public se réapproprier ce titre comme "une forme de résistance douce". Il le dédie aux victimes, tout comme "Alter Ego", pendant laquelle le temps semble suspendu. La musique devient recueillement, sans jamais perdre sa lumière.


L’émotion atteint un autre sommet lorsque Jean-Louis Aubert rend hommage à Barbara. Assis sur les marches, au bord de la scène, il interprète "Le jour se lève encore" puis "Dis quand reviendras-tu ?". Avant de jouer, il confie au public une anecdote intime. "Elle m’a envoyé un fax un jour en me demandant de la chanter quand elle ne serait plus là. À la fin du fax, elle avait écrit : ‘Je ne pourrai pas venir à l’Olympia, mais je serai toujours dans ta guitare’. Et elle est là", dit-il en montrant son instrument, la voix chargée d’émotion. La salle écoute dans un silence presque religieux.



Mais Jean-Louis Aubert refuse de s’installer trop longtemps dans la gravité. Très vite, il brise les frontières entre la scène et le public. Pendant près de vingt minutes, il descend dans la foule, traverse les allées, salue les spectateurs, échange des sourires, des mots, des regards. L’immensité de la salle disparaît. Et c’est là qu’une nouvelle surprise surgit, presque comme une évidence : dans les gradins, il tombe sur Vianney.


ree

Le chanteur, actuellement en pause, est venu en simple spectateur. "Je suis venu avec mon papa et son ami qui ont un groupe de musique. La semaine dernière, ils me disaient qu’ils essayaient de jouer ‘New York avec toi’. Je leur ai dit : ‘Venez prendre une petite leçon’. On est là en famille et on t’aime", lance-t-il à Jean-Louis Aubert. Les deux artistes improvisent alors "La vie m’suffit", extrait de l’album "À 2 à 3". Le moment est spontané, sincère, hors du temps.



La soirée continue de surprendre. Jean-Louis Aubert rejoint une plateforme montée au fond de la salle, comme pour remonter le fil des années. "Hygiaphone" et "Métro (c’est trop)" sont interprétés avec fougue, son guitariste et son bassiste le rejoignant dans les gradins. La musique circule, entoure le public, abolit les distances.



Trois heures passent sans que l’on s’en rende compte. Trois heures de chansons, de souvenirs, de silences habités et d’élans collectifs. Plus qu’un concert, Jean-Louis Aubert offre une célébration de la vie, de la fidélité du public et du pouvoir fédérateur de la musique. À 50 ans de carrière, il ne regarde pas en arrière avec nostalgie, mais avec gratitude. Et dans cette Arena pleine à craquer, chacun repart avec le sentiment d’avoir vécu bien plus qu’un spectacle : un moment de communion rare, simple et profondément humain.

 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
bottom of page