American Bitcoin : la société adossée aux fils Trump signe une entrée mouvementée mais gagnante au Nasdaq
- Auriane Laurent
- 4 sept.
- 3 min de lecture
L’« American dream » version crypto s’est invité à Wall Street. American Bitcoin (ABTC), nouvelle vitrine de la famille Trump dans l’univers des actifs numériques, a connu un baptême de feu ce mercredi sur le Nasdaq : une journée marquée par des montagnes russes boursières, cinq suspensions de cotation pour excès de volatilité… mais qui s’est finalement soldée par une hausse de 16,52 %, autour de 8 dollars l’action, avant de prolonger encore légèrement son rebond après la clôture.
Issu de la fusion avec Gryphon Digital Mining (GRYP), American Bitcoin a d’abord électrisé le marché : le titre a bondi de 91 %, passant de 6,90 dollars (cours de clôture mardi) à un pic à 13,20 dollars. L’euphorie a toutefois vite laissé place à un brutal repli, l’action s’effondrant à 6,72 dollars dans l’après-midi.
Ce rodéo boursier n’a pas empêché l’entreprise, soutenue par Eric Trump et Donald Trump Jr., d’ajouter en une seule journée des millions de dollars à la fortune du clan présidentiel. Selon Bloomberg, la part d’environ 7,5 % détenue par Eric Trump représenterait déjà près de 548 millions de dollars.
« Les vannes s’ouvrent » selon Eric Trump
Rayonnant sur Bloomberg, Eric Trump — cofondateur et directeur de la stratégie — a qualifié cette première séance de « journée incroyable, fruit de beaucoup de travail ». Propriétaire de Bitcoin depuis plusieurs années, il assure que le moment est « parfait » :
« Les vannes ne font que commencer à s’ouvrir. La dynamique mondiale autour du Bitcoin est irréversible », a-t-il déclaré.
Interrogé sur les critiques accusant la famille Trump de profiter des politiques pro-crypto de Donald Trump, il a balayé l’argument :
« C’est totalement illégitime. Mon père n’a rien à voir avec cette société. »
Il rappelle néanmoins que le président américain « a toujours été favorable aux cryptomonnaies », une position qu’il juge déterminante pour son élection. Une déclaration qui contraste avec les prises de parole passées de Donald Trump, qualifiant autrefois le Bitcoin de « bulle basée sur du vent ».
Le modèle d’American Bitcoin repose sur une stratégie hybride : exploiter au maximum les capacités de minage tout en achetant directement du BTC lorsque cela sert mieux l’intérêt des actionnaires.
La société détient déjà 2 443 bitcoins, valorisés environ 273 millions de dollars au cours actuel (111 850 $ l’unité), ce qui en fait le 25ᵉ plus gros détenteur mondial parmi les entreprises cotées.
Eric Trump insiste :
« Nous allons utiliser les deux leviers. Quand miner est plus rentable, nous minerons. Quand acheter est plus judicieux, nous achèterons. Le but, c’est la valeur pour l’actionnaire. »
Ce coup d’éclat boursier survient alors que la famille Trump multiplie les incursions dans la blockchain. En début de semaine, le token World Liberty Financial (WLFI) — autre projet auquel sont associés Donald Trump, Eric, Donald Jr. et même Barron — a fait ses débuts en Bourse crypto.
Le jeton, dont 25 % de l’offre totale de 100 milliards a été débloquée, a toutefois connu un sort moins flatteur : après une première cotation, son prix a chuté de 30 %, puis encore de 7 % dans les 24 heures suivantes, pour se stabiliser à un peu plus de 0,21 dollar, selon CoinGecko.
Malgré ce revers, la société liée à la famille Trump qui centralise les revenus de WLFI détient près d’un quart du stock total, valorisé à environ 4,8 milliards de dollars.
Entre l’introduction agitée d’American Bitcoin et le lancement parallèle de WLFI, la semaine illustre le mariage de plus en plus assumé entre la sphère politique américaine et l’industrie crypto.
L’index d’adoption mondiale de Chainalysis, publié mercredi, place désormais les États-Unis au deuxième rang mondial, citant la politique favorable de Donald Trump comme un moteur clé. Qu’on s’en réjouisse ou qu’on s’en inquiète, une chose est sûre : la famille Trump entend marquer durablement l’histoire du Bitcoin… et de Wall Street.
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