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Soprano, entre lumière et obscurité : un combat intime contre la dépression, éclairé par l’amour des siens

  • Photo du rédacteur: Auriane Laurent
    Auriane Laurent
  • 25 août
  • 5 min de lecture
Soprano, entre lumière et obscurité : un combat intime contre la dépression, éclairé par l’amour des siens

Soprano est de ceux qui dégagent une énergie contagieuse. Sur scène, son sourire immense illumine les visages, sa voix soulève les foules et son enthousiasme semble inépuisable. Le rappeur marseillais, aujourd’hui figure incontournable de la scène musicale française et coach adoré de The Voice Kids, paraît incarner la joie de vivre. Mais derrière ce masque radieux se cache une histoire plus complexe, où se mêlent douleur, fragilité et une lutte permanente contre la mélancolie. Dans un entretien à cœur ouvert, l’artiste s’est livré sur les épisodes dépressifs qui ont jalonné sa vie. Ses mots résonnent avec sincérité et touchent d’autant plus qu’ils révèlent une vérité universelle : même ceux qui sourient le plus peuvent cacher des blessures profondes.


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« Mon sourire était un masque au départ (…) pour ne pas inquiéter mes proches », confie-t-il. Avant d’ajouter, comme une prise de conscience tardive : « Mais avec le temps, j’ai compris que c’était aussi un choix. Sourire, c’est ma manière de lutter contre cette mélancolie qui me colle à la peau. »


Ces phrases résument tout le paradoxe de Soprano : un homme qui, au lieu de céder à la noirceur, décide de lui opposer une lumière obstinée. Pourtant, ce combat a souvent été rude, et il ne s’est pas mené seul.


Les années 2000 : un naufrage silencieux

À l’évocation de ses débuts dans les années 2000, l’artiste ne cache pas les difficultés traversées. « À l’époque, je ne savais même pas mettre un mot dessus. Je me sentais juste vide, éteint. » Comme beaucoup de jeunes artistes soudain propulsés dans la lumière, il a payé cher la violence de l’exposition médiatique et la pression du succès. Les apparences étaient trompeuses : les concerts, les interviews, les disques à enregistrer masquaient un vide intérieur qui, peu à peu, l’engloutissait.


« Puis l’écriture m’a ramené à la lumière. Je me suis relevé doucement, en me reconnectant à ce qui me faisait du bien », raconte-t-il aujourd’hui. Ce sont les mots, les rimes, les mélodies qui lui ont servi de bouée de sauvetage. Mais pas seulement. Derrière l’artiste se tenait un homme entouré d’une famille attentive, qui a joué un rôle essentiel dans cette renaissance.


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La force de la famille

Soprano n’a jamais caché l’importance de sa tribu. Son épouse Alexia, ses enfants, mais aussi ses parents et sa fratrie constituent un ancrage vital. C’est auprès d’eux qu’il a puisé le courage de ne pas sombrer. « Si je tiens, c’est parce que sombrer serait trahir tout ce que j’ai construit », explique-t-il. Mais derrière ce « construit » il y a bien plus qu’une carrière : il y a un foyer, une vie familiale qui le protège des excès du milieu artistique.


Ses proches, conscients de ses fragilités, ont toujours su l’écouter. Quand la mélancolie le gagnait, il savait pouvoir compter sur un mot, une présence, un geste. « Je crois que sans ma famille, je n’aurais pas eu la même force de me relever », reconnaît-il volontiers en privé. Loin des projecteurs, ses enfants l’obligent à rester ancré dans le quotidien, à relativiser ses propres tourments. « Quand je rentre à la maison et que je vois leurs sourires, ça remet tout à sa place. Même quand je me sens vide, eux me rappellent que je ne suis pas qu’un artiste : je suis un père. »


Le prix d’une chanson triste

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Dans ses propos, Soprano insiste sur la douleur intime qui nourrit parfois ses morceaux. « Certains ne comprennent pas ce que coûte une chanson triste. Un fan m’a dit un jour : “Reviens au rap triste”. Je lui ai répondu : “Tu veux que j’aille mal en fait ?”. » Derrière cette anecdote, une réalité : la création artistique ne naît pas ex nihilo. Elle s’alimente de l’expérience vécue, et les morceaux empreints de gravité portent la trace de véritables blessures.


« Je ne fais pas semblant d’aller bien. Je lutte contre la noirceur en restant lumineux », poursuit-il. Et ce combat n’est pas une posture : il se vit chaque jour, dans les coulisses, dans les instants de doute, mais aussi dans l’équilibre fragile qu’il tente de maintenir entre vie publique et vie privée.


La lumière de The Voice Kids

C’est peut-être dans son rôle de coach de The Voice Kids que l’on comprend le mieux la dualité de Soprano. Derrière son regard bienveillant, il y a un homme qui connaît la valeur des émotions. « Je suis là pour les guider, pas pour leur voler leur moment », glisse-t-il avec humilité. Pour la quatrième fois, il s’apprête à retrouver le fameux fauteuil rouge dès le 30 août, et cette mission semble lui apporter une joie sincère.


« Ces gamins, ils me touchent. Alors oui, parfois mes larmes montent, mais je les apprivoise comme je leur apprends à apprivoiser les leurs », confie-t-il. Ses propres combats résonnent dans l’accompagnement qu’il propose aux jeunes talents. Il sait combien l’exposition soudaine peut être déstabilisante, et il veut leur transmettre les armes qu’il aurait aimé avoir à leurs débuts : la patience, l’ancrage, la confiance en soi.


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Sourire comme résistance

Le sourire de Soprano n’est donc pas un masque au sens trompeur du terme : il est devenu un acte de résistance. Là où d’autres auraient cédé à l’amertume, lui choisit la lumière. Mais il ne le fait pas seul. Sa famille, ses amis de longue date, son équipe artistique l’aident à garder ce cap. « Je lutte contre la noirceur », répète-t-il, comme pour se rappeler à lui-même l’importance de cette vigilance constante.


Ce combat intime, il l’assume désormais publiquement, conscient que ses mots peuvent résonner chez d’autres. Parler de dépression reste encore difficile dans certains milieux, mais lui ose lever le voile, sans crainte d’écorner son image. Bien au contraire : sa sincérité renforce le lien avec son public, qui voit en lui non seulement un artiste, mais un homme authentique.


Un héritage de résilience

Soprano sait que ses enfants, un jour, liront ou entendront ces confidences. Et il veut que ce soit un message d’espoir. « J’aimerais qu’ils comprennent que leur père a eu des failles, mais qu’il a toujours choisi la vie. » Cet héritage de résilience, il espère le transmettre à travers ses chansons, mais aussi à travers sa manière de vivre au quotidien.


Sa carrière, jalonnée de succès, de disques d’or et de concerts triomphaux, pourrait laisser croire à une trajectoire lisse. Mais derrière le décor, il y a un homme qui doute, qui tombe, qui se relève. Et c’est peut-être là que réside sa plus grande force : dans la capacité à transformer la douleur en musique, l’obscurité en lumière, la fragilité en partage.


Le poids des projecteurs, la douceur du foyer

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Lorsque les projecteurs s’éteignent et que le tumulte des tournées retombe, Soprano retrouve ses racines. À Marseille ou ailleurs, il s’accorde des moments simples avec sa famille : un dîner, une discussion, un éclat de rire partagé. Ces instants le protègent des vertiges de la célébrité. « La scène, c’est ma passion, mais ma maison, c’est ma respiration », aurait-il confié un jour à un proche.


Et dans ces moments-là, loin des réseaux sociaux et des attentes du public, il peut enfin poser le masque, être juste Saïd, l’homme derrière Soprano, entouré de ceux qui l’aiment pour ce qu’il est et non pour ce qu’il représente.


En racontant sa lutte contre la dépression, Soprano brise un tabou et ouvre une brèche de sincérité dans un univers souvent gouverné par l’apparence. Il rappelle que même les plus grands sourires cachent parfois de profondes douleurs. Mais il prouve aussi qu’avec le soutien des proches, la force de l’art et une volonté inébranlable de rester lumineux, il est possible de traverser la tempête.


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