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"C’était l’acceptation de tout ça" : Kendji Girac, le courage d’un homme qui renaît après l’ombre

  • Photo du rédacteur: Pierre Howard
    Pierre Howard
  • il y a 2 jours
  • 4 min de lecture

Un an et demi après le drame qui a bouleversé sa vie, Kendji Girac se confie avec une sincérité rare. À 29 ans, le chanteur, devenu papa pour la deuxième fois, revient sur cette épreuve qui aurait pu tout briser, mais qui, au contraire, semble l’avoir profondément transformé. Dans "50’Inside", diffusé le samedi 25 octobre 2025 sur TF1, Isabelle Ithurburu dresse le portrait d’un artiste en pleine renaissance, entre lucidité, apaisement et gratitude.



Le 22 avril 2024, la nouvelle avait secoué la France entière : Kendji Girac, la voix solaire révélée par The Voice, s’était blessé par arme à feu dans des circonstances floues. L’artiste avait été hospitalisé d’urgence, et l’événement avait donné lieu à un déferlement de rumeurs. Certains parlaient d’un geste désespéré, d’autres d’un accident. Il faudra attendre plusieurs semaines avant que le chanteur ne s’exprime lui-même sur ce qu’il qualifie aujourd’hui d’"erreur", commise dans un moment d’égarement, sous l’effet de l’alcool.


"Je déteste le conflit, voir quelqu’un énervé, la violence. Donc gérer tout ça m’a effrayé, c’était irréel, ce n’était pas moi", confie-t-il aujourd’hui face caméra. Ce jour-là, la vie de Kendji a basculé. Pour un homme connu pour sa douceur et son sourire, être confronté à une telle exposition médiatique, empreinte de jugements et de malentendus, a été une épreuve. "En montrant ce côté-là, j’avais peur que les gens y croient vraiment. Je me suis dit que j’avais dû décevoir tous les gens et les enfants qui me suivent depuis dix ans : 'Qu’est-ce qu’ils vont croire de moi maintenant ?' Je voulais m’excuser de ça parce que je déteste bousculer quelqu’un, et là j’ai bousculé la France. Et ce n’est pas dans mes habitudes."



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Ses mots résonnent comme une confession, empreinte de honte, mais aussi de vérité. Derrière l’artiste souriant, il y avait un homme épuisé, fragile, en quête d’équilibre. "C’était l’acceptation de tout ça", dit-il, comme une phrase de délivrance. Accepter ses failles, ses erreurs, mais aussi le droit de se relever.


Depuis l’accident, Kendji a profondément revu sa manière de vivre. Il parle avec simplicité d’un quotidien réinventé, plus sain, plus ancré. "Debout à 6 heures du matin, couché très tôt, manger mieux et beaucoup de sport", résume-t-il. Ce mode de vie, il le décrit comme une renaissance. "Je suis le même, mais en mieux", dit-il dans un sourire apaisé. Sobre depuis un an et demi, il ne cache pas la fierté de ce combat silencieux. "J’ai arrêté tout ça et ça me va très bien. Grâce à ça, j’ai une énergie qui est débordante."



Mais au-delà du bien-être personnel, Kendji veut faire de son histoire un message de prévention. "Maintenant, je peux dire, et j’ai envie de dire aux jeunes de faire attention, parce qu’à trop vouloir s’amuser, on va dans une direction où il y a le danger et on ne le voit pas. L’alcool, ce n’est pas ce que l’on croit. Ce n’est pas si banal. Les gens banalisent l’alcool", avertit-il avec gravité. Des paroles simples, mais puissantes, venant d’un artiste longtemps perçu comme insouciant.


Dans son regard, on sent que la blessure est encore là, mais elle n’a plus le même poids. Elle s’est transformée en leçon. "Si je n’avais pas une hygiène de vie incroyable, je crois que je ne pourrais pas tenir. Et là, je le fais avec plaisir", explique-t-il, conscient d’avoir retrouvé la maîtrise de son destin. Les tournées, les répétitions, les enregistrements… tout semble retrouver sa place, dans un équilibre fragile mais précieux.


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Ce retour à la sérénité, Kendji le doit aussi à sa famille. Marié à Soraya Miranda, l’artiste est papa de deux petites filles, dont la naissance de la cadette, survenue après l’accident, a marqué un tournant dans sa vie. "C’était l’acceptation de tout ça", confie-t-il encore, évoquant cette venue au monde comme un signe du destin. "On se comprend beaucoup mieux. Il y a une légèreté dans cette maison, dans cette famille, qui est incroyable, qui est parfaite. À ne plus perdre."



La paternité semble être devenue sa boussole. Entre deux tournées, Kendji aime se ressourcer auprès des siens, loin du tumulte médiatique. "Aujourd’hui, je suis un homme en paix. Un homme heureux. Ma famille va bien, la santé va bien. Tout va bien. Merci mon Dieu. Donc maintenant, il n’y a plus qu’à profiter de tout ça, aller de l’avant. Et surtout faire ce que je fais de mieux : faire sourire les autres."


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Derrière cette phrase, il y a tout un chemin parcouru. Celui d’un homme qui a frôlé le pire, mais qui a choisi de vivre. Celui d’un artiste populaire qui, malgré la douleur et les rumeurs, n’a jamais cessé d’aimer son public et de croire en la lumière. "Je crois que la vie m’a offert une deuxième chance", murmure-t-il, comme pour lui-même.


Dans les studios de "50’Inside", on perçoit chez lui une énergie nouvelle, plus douce, plus ancrée. Loin des projecteurs, Kendji Girac semble avoir trouvé l’équilibre entre son image d’artiste et son essence d’homme. Il n’a plus besoin de prouver. Il a simplement besoin d’exister, sincèrement. Et peut-être est-ce cela, la vraie force : se relever sans bruit, continuer à chanter malgré les cicatrices, et transformer la douleur en lumière.



Aujourd’hui, Kendji regarde l’avenir avec espoir. Ses nouveaux projets musicaux, dit-il, seront plus personnels, plus introspectifs. "J’ai envie de dire les choses telles qu’elles sont, sans filtre. Parce qu’après tout ça, on ne peut plus tricher", confie-t-il avec une émotion contenue. Une promesse à lui-même, mais aussi à ceux qui l’écoutent depuis ses débuts.


"Ce que j’ai vécu, c’est une épreuve, mais aussi une renaissance", conclut-il, le regard tourné vers l’avenir. Et dans sa voix, il y a cette force tranquille, celle d’un homme qui a tout connu : la gloire, la chute, puis le pardon — envers lui-même surtout.

 
 
 

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