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Michel Galabru, l’artiste qui n’a jamais pris sa retraite jusqu’à sa mort : la révélation surprenante sur le montant de sa pension mensuelle

  • Photo du rédacteur: Auriane Laurent
    Auriane Laurent
  • 5h
  • 3 min de lecture

Michel Galabru nous a quittés en janvier 2016, à l’âge de 93 ans. Et pourtant, jusqu’à sa dernière année de vie, il n’avait jamais cessé de jouer, non pas par goût de la scène, mais par nécessité.


Ce 27 octobre 2025, Michel Galabru aurait fêté ses 103 ans. Presque dix ans après sa disparition, il reste l’un des visages les plus populaires et les plus attachants du cinéma français.

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Son accent gouailleur, sa chaleur humaine et son sens irrésistible du burlesque ont traversé les générations — du Gendarme de Saint-Tropez à La Guerre des boutons, en passant par Le Juge et l’Assassin ou Papy fait de la résistance.


Homme de théâtre avant tout, profondément enraciné dans le peuple, il incarnait ce mélange d’humour tendre et de sincérité brute qui faisait de lui un acteur à part, aimé de tous. Mais derrière cette filmographie immense se cachait une réalité plus crue : Michel Galabru a travaillé jusqu’au bout, non par passion, mais pour vivre décemment.


À 92 ans, il tournait encore. Dans Le Figaro, il confiait toucher une retraite d’environ 2500 euros par mois, “quelque chose comme ça”. Une somme honnête, certes, mais presque dérisoire au regard de plus de 200 films et 80 pièces de théâtre.

“On envie le comédien, parfois à raison, mais il faut aussi le plaindre, disait-il. C’est un métier où la peur règne — la peur de ne plus travailler.”

Son rapport à l’argent était simple, direct, presque pudique. Il expliquait sans détour :

“J’ai toujours des frais… mes petits-enfants, surtout. J’ai tout payé pour mes gamins — leurs études, leurs mariages…”
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Père de trois enfants, il continuait à soutenir les siens et à faire preuve d’une générosité sans limites. Mais les impôts et les charges ne l’ont jamais épargné :

“Pour le premier Gendarme, j’ai touché 6 000 francs. Pour les derniers, le fisc m’a pris 75 %. Et l’année suivante, je n’ai pas travaillé…”

Sans amertume, il constatait simplement :

“La moitié de mes gains partait aux impôts.”

Alors il enchaînait les tournages, parfois pour des films dont il se serait bien passé, juste pour garder la tête hors de l’eau.


Michel Galabru ne s’est jamais caché d’avoir tourné dans des “navets”. Il l’assumait avec un humour désarmant :

“Je les ai faits parce que j’avais besoin de bosser. Donnez-moi mieux, je le ferai !”

Il se voyait comme un “ouvrier du théâtre”, et refusait toute comparaison avec les monstres sacrés du septième art :

“Parlez-moi de Gabin, de De Funès, de Michel Simon… mais pas de moi !”

Sa carrière, d’une richesse inouïe, fut parfois moquée. Un jour, un journaliste s’amusa à aligner sa filmographie face à celle d’Alain Delon, la même année où ils étaient tous deux nommés aux César. Galabru racontera plus tard, hilare :

“Il avait mis mes films à côté de ceux de Delon, que des merdes !”
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Mais la critique n’a jamais entamé son humeur joyeuse. Il revendiquait tout : les classiques du théâtre, les comédies populaires, les doublages de dessins animés — jusqu’à prêter sa voix à un vampire dans Hôtel Transylvanie 2, quelques mois avant sa mort.


Derrière son sourire, pourtant, se cachait une blessure. En 2015, il perd coup sur coup sa femme et son frère. Deux drames qui l’ont profondément abattu :

“La journée, ça va, il y a de l’animation. Mais la nuit, quand on se retrouve seul, c’est terrible,” confiait-il sur RTL.

S’il ne fallait garder qu’une image de Michel Galabru, ce serait celle de la cérémonie des César 1977. Invité dans On n’est pas couché en 2013, il racontait ce souvenir avec la malice d’un gamin :

“On était quatre nominés : Alain Delon, Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et moi. Je n’avais aucune chance !”

Il ne voulait même pas s’y rendre. Ce sont le président des César — et surtout sa femme — qui ont fini par le convaincre.

“Ma femme m’a dit : ‘Delon, lui, il va y aller, parce qu’il en a entre les jambes !’”

Alors il enfile un smoking à la hâte, incapable de nouer son nœud papillon, arrive en retard… et remporte le César du meilleur acteur pour Le Juge et l’Assassin.


Pris de court, il monte sur scène, embrasse Marlène Jobert et Philippe Noiret, attrape son trophée et repart aussitôt, sans dire un mot. Pas de discours. Pas de remerciements.

Laurent Ruquier, hilare, lui lança plus tard :


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“Je n’ai jamais vu ça de ma vie !”

Et Galabru, fidèle à son autodérision légendaire, répondit simplement :

“Je ne savais même pas qui il fallait remercier !”

Michel Galabru, c’était tout cela à la fois : un immense comédien, un travailleur acharné, un homme simple et généreux, qui aura joué jusqu’à son dernier souffle. Un visage du cinéma français à jamais gravé dans la mémoire collective — avec ce rire franc, ce regard tendre, et cette force tranquille des gens vrais.



 
 
 

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