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De Bruno Fernandes mal utilisé à une défense déboussolée : pourquoi la fidélité aveugle de Ruben Amorim à son schéma tactique menace l’avenir de Manchester United

  • Photo du rédacteur: Pierre Howard
    Pierre Howard
  • 16 sept.
  • 3 min de lecture

La lourde défaite 0-3 de Manchester United face à Manchester City, le 14 septembre, n’a surpris personne. Depuis le début de saison, les Red Devils affichent un visage instable, encore à la recherche d’une véritable identité de jeu. Malgré des investissements conséquents sur le marché des transferts, l’équipe peine à trouver une cohérence entre l’attaque, décevante, et une défense toujours sujette aux mêmes erreurs que l’an dernier.



Les trois buts concédés à l’Etihad ont illustré des failles déjà observées. Soit Manchester United se fait surprendre sur une phase arrêtée mal négociée, soit les joueurs cèdent sur des erreurs individuelles de marquage. Autrement dit, ce sont des détails récurrents qui continuent de coûter cher.


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Luke Shaw, replacé dans un rôle inhabituel, aurait dû mieux gérer l’accélération de Jeremy Doku avant son centre décisif. Mais c’est surtout Bruno Fernandes qui s’est montré inattentif, laissant Phil Foden surgir dans son dos pour conclure de la tête. Une séquence révélatrice d’un manque de concentration défensive chez le capitaine portugais.



Le paradoxe, c’est que Fernandes ne manque pas d’engagement. Il est l’un des joueurs qui court le plus sur le terrain. Mais son approche défensive reste problématique : il suit le ballon plus qu’il ne surveille les déplacements adverses. Face à Fulham, quelques semaines plus tôt, le même défaut avait conduit à une égalisation évitable.


Sur d’autres aspects, l’idée d’Amorim d’utiliser Fernandes comme milieu relayeur, et non en meneur de jeu classique, n’est pas absurde. Sa qualité de passe et sa personnalité lui permettent d’influencer la construction. Mais sans ballon, il n’a pas encore acquis les réflexes défensifs nécessaires à ce poste. Tant que ce point ne sera pas corrigé, la logique d’Amorim risque de fragiliser davantage l’équilibre collectif.



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Fernandes n’est pas le seul à être repositionné dans un rôle qui ne lui correspond pas totalement. Shaw, ancien latéral gauche, est désormais utilisé comme troisième défenseur central dans le schéma en 3-4-2-1. Face à un attaquant aussi puissant qu’Erling Haaland, ses limites physiques sont apparues. L’action du deuxième but en est une parfaite illustration.


Un système n’est jamais fautif en soi, mais il doit correspondre aux profils disponibles. Lorsque les joueurs ne se sentent pas pleinement adaptés à leurs nouvelles missions, les erreurs se multiplient. Et c’est ce que vit actuellement Manchester United.



Ruben Amorim a répété qu’il resterait fidèle à son système de prédilection. Selon lui, si un changement est nécessaire, ce sera au club d’en décider en choisissant un autre entraîneur. Pourtant, tout n’est pas négatif dans ce qu’il met en place. Dans certaines séquences, l’équipe a montré une meilleure cohésion qu’auparavant, avec un bloc resserré et des distances réduites entre les lignes.


Durant la première mi-temps face à City, les Red Devils n’ont pas tout raté. Ils ont récupéré le ballon à plusieurs reprises dans le camp adverse et auraient pu marquer en contre-attaque avec plus de lucidité. Le duo Fernandes-Ugarte a été relativement protégé grâce au travail défensif de Diallo et Mbeumo sur les côtés, ce qui a limité les faiblesses numériques au milieu.



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Si l’on met de côté le résultat brut, le début de saison de Manchester United comporte des motifs d’espoir. Face à Arsenal à Old Trafford, ils avaient dominé le jeu mais manqué d’efficacité. Contre Fulham, ils auraient pu plier la rencontre avant d’être rejoints. Et contre Burnley, ils ont su prendre trois points malgré la blessure précoce de Cunha. Statistiquement, ils restent parmi les équipes les plus créatives du championnat.


Le problème principal réside donc moins dans la philosophie générale que dans l’adaptation des joueurs aux rôles imposés. Amorim voulait recruter un milieu comme Carlos Baleba pour renforcer la récupération, mais l’opération a échoué. Résultat : Fernandes doit reculer, ce qui accentue ses limites défensives.



À terme, le coach portugais devra trancher : maintenir Fernandes comme numéro 8 avec ses défauts, ou le replacer à son poste naturel de numéro 10, quitte à réorganiser tout le milieu. Sans cet ajustement, les erreurs observées face à City risquent de se reproduire et de fragiliser encore davantage la confiance du groupe.


Manchester United a déjà connu des débuts de saison compliqués par le passé. La différence, cette fois, est que le projet Amorim repose sur une idée fixe, celle du 3-4-2-1. Si ce schéma ne s’adapte pas aux hommes en place, la pression pourrait rapidement devenir insoutenable pour l’entraîneur, malgré quelques progrès collectifs indéniables.

 
 
 

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