top of page

Julie Zenatti, « un peu gênée » : quand Patrick Fiori a offert leur chanson à Grégory Lemarchal

  • Photo du rédacteur: Auriane Laurent
    Auriane Laurent
  • 21 oct.
  • 2 min de lecture

En 2007, la France entière pleurait Grégory Lemarchal, emporté à 23 ans par la mucoviscidose. Quelques semaines plus tard, sortait son album posthume, La Voix d’un ange, devenu symbole d’émotion et de tendresse.


Mais pour Julie Zenatti, ce disque recelait une surprise inattendue… et une gêne bien réelle : l’une des chansons qu’elle découvrait à l’écoute n’était autre qu’un titre qu’elle avait coécrit, des années plus tôt, avec Patrick Fiori, son grand amour de l’époque.



ree

En feuilletant le livret de l’album, Julie tombe sur un titre : “Le Lien”. Une chanson qu’elle reconnaît immédiatement.

« J’ai été sidérée, confie-t-elle au Parisien. Patrick a dû la proposer à Grégory sans m’en parler. Je ne suis même pas certaine qu’il savait que j’en avais écrit les paroles. »

Quelques semaines avant la sortie de l’album, l’éditeur de Patrick Fiori la contacte pour lui annoncer que Grégory avait enregistré le titre quelques mois plus tôt, en novembre. « Quand j’ai appris ça, dit-elle, j’ai ressenti une immense émotion. Quand on pense à ce qu’il a vécu, ces mots prenaient une résonance bouleversante… »

ree

Pour comprendre ce lien justement, il faut remonter à la fin des années 1990. Julie Zenatti rencontre Patrick Fiori lors du spectacle Notre-Dame de Paris. Elle a à peine vingt ans, lui en a trente. Entre la jeune Esmeralda et le séduisant capitaine Phoebus, la fiction finit par rejoindre la réalité.


Leur romance durera sept ans, nourrie d’amour et de musique. Patrick participe à la composition de plusieurs chansons de Julie : Si je m’en sors, Dans ces villes, Mon amour… Elle, de son côté, écrit avec lui, partage ses doutes et ses inspirations.


En 2004 encore, il collabore à l’album Comme vous…. Mais en 2006, le couple se sépare. L’année suivante, Patrick triomphe avec 4 mots sur un piano — et Julie découvre, par hasard, leur ancienne chanson offerte à un autre.


« Ce qui m’a gênée, explique-t-elle, c’est que je ne connaissais pas Grégory personnellement, et il ne m’a jamais demandé de chanson. S’il avait fallu écrire pour lui, je n’aurais pas proposé un texte comme celui-là. “Quel est ce lien qui me tient vivant dans ce monde… Si les douleurs nous rendaient meilleurs…” — c’est très introspectif, presque sombre. Pour Grégory, j’aurais imaginé quelque chose de plus lumineux, à la manière de Balavoine. »


Malgré cette gêne initiale, Julie Zenatti ne tarde pas à donner son accord. Mieux : elle renonce à tous ses droits d’auteur au profit de l’Association Grégory Lemarchal, dédiée à la lutte contre la mucoviscidose. Un geste symbolique, chargé d’humanité.


ree

Avec le recul, la chanteuse garde une certaine amertume :

« Je comprends que les fans se soient précipités sur le disque. Ce qui me dérange, c’est de voir certains découvrir seulement après sa mort à quel point Grégory chantait magnifiquement. Et ces radios qui le snobaient avant, soudain le diffusent en boucle… »

Près de vingt ans plus tard, Le Lien continue d’émouvoir ceux qui l’écoutent. Pour Julie Zenatti, cette chanson reste comme un fil invisible entre le passé et le présent — un souvenir d’amour, d’amitié et de musique. Un lien, justement, entre elle, Patrick Fiori et cet ange parti trop tôt, Grégory Lemarchal, dont la voix continue de traverser le temps.


 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
bottom of page