Kendji Girac : entre lumière et renaissance, l’histoire d’un artiste porté par l’amitié et la musique
- Pierre Howard

- il y a 2 jours
- 5 min de lecture
Autour de Kendji Girac, il n’y a pas simplement des collègues de scène, ni même une équipe d’artistes. Il y a une constellation. Une constellation de cœurs, de voix et de fraternité. Vianney, Slimane, Soprano, Gims, Mika… tous brillent d’une lumière singulière, mais lorsqu’ils se réunissent autour de lui, c’est une mélodie silencieuse qui se compose, celle d’une amitié profonde, sincère, forgée dans les épreuves et la passion. Ce 20 octobre 2025, CStar diffuse "Kendji Girac : La renaissance", un documentaire bouleversant qui retrace le parcours d’un artiste solaire, meurtri mais debout, et révèle la force de ces liens qui, dans l’ombre, lui ont redonné la vie.
Kendji Girac, c’est d’abord une voix, un sourire et une guitare. Le jeune gitan catalan, révélé par la saison 3 de "The Voice" en 2014, a conquis le public avec son énergie, son accent chantant et sa manière unique de mêler pop française et flamenco. Mais derrière les tubes, la lumière et les applaudissements, il y a aussi l’homme, fragile, sensible, parfois égaré. En avril 2024, alors qu’il est au sommet de sa gloire, la France entière retient son souffle : Kendji est retrouvé grièvement blessé par balle. Les premières heures sont confuses, son pronostic vital est engagé, et les médias s’emballent. Quelques jours plus tard, on apprend qu’il s’était blessé lui-même, dans un geste désespéré, pour "simuler un suicide" au moment où sa compagne menaçait de le quitter.
Un drame qui bouleverse tout : ses fans, son entourage, et surtout lui. Cette épreuve marque un tournant dans sa vie, un point de rupture mais aussi, paradoxalement, un point de départ. Car de cette douleur naîtra une renaissance, portée par la musique et par les amitiés solides tissées au fil des années. "Kendji Girac : La renaissance" raconte ce chemin de reconstruction, intime et lumineux, dans lequel ses amis artistes ont joué un rôle essentiel.

Tout commence avec Mika. C’est lui, le premier, qui croit en Kendji, lors de son audition à l’aveugle de "The Voice". Sur scène, un jeune homme souriant entonne une version gypsy de "Bella", le tube de Maître Gims. La salle s’enflamme, les coachs dansent, mais un seul se retourne : Mika. "J’ai su tout de suite qu’il avait quelque chose d’unique", confiera plus tard le chanteur de "Grace Kelly". "Ce n’était pas qu’une belle voix, c’était une âme." Et l’avenir lui donnera raison. Le 10 mai 2014, Kendji remporte la saison avec 51 % des voix, un record absolu. Il signe chez Universal et, quelques mois plus tard, son premier album s’arrache à plus d’un million d’exemplaires.
De "Color Gitano" à "Andalouse", en passant par "Conmigo" ou "Elle m’a aimé", le jeune prodige enchaîne les succès. Mais surtout, il ne cesse d’attirer à lui d’autres artistes. Soprano, d’abord, avec qui il enregistre "No me mires más" sur l’album "Ensemble" (2015). Leur complicité saute aux yeux, deux hommes venus d’horizons différents mais unis par la même joie de vivre et le même amour du public. "Avec Soprano, tout est simple", dira Kendji. "On se comprend sans parler."
Puis vient Vianney. En 2018, alors que Kendji travaille sur son troisième album "Amigo", Vianney lui écrit plusieurs titres, dont "Pour oublier" et "Tiago". "J’ai tout de suite compris qui il était, au-delà du succès", expliquera le chanteur de "Beau-papa". "C’est quelqu’un qui donne, mais qui se cache aussi derrière son sourire." De cette collaboration naît une amitié profonde, presque fraternelle.
En parallèle, Slimane entre lui aussi dans la vie de Kendji. En 2020, il lui offre "Habibi", une chanson qui mêle leurs univers : les racines gitanes de l’un, les influences orientales de l’autre. "Habibi" devient un hymne à la fraternité et à l’amour, une passerelle entre deux cultures. La même année, Gims retrouve celui dont il avait inspiré les débuts pour enregistrer "Dernier Métro", un duo fort, teinté de nostalgie et d’émotion. "Chanter avec Gims, c’était boucler la boucle", dira Kendji. "C’est grâce à lui que tout a commencé."
Les années passent, et le chanteur continue de s’entourer d’âmes bienveillantes. Florent Pagny, son ancien coach dans "The Voice", lui tend la main en 2023 pour le duo "Encore", extrait de l’album "L’École de la vie". Puis, en mai de la même année, il partage "Le Feu" avec Vianney, une chanson qui, déjà, résonne comme une prémonition : celle d’un artiste qui brûle, vacille, mais ne s’éteint jamais.

Lorsque le drame survient en 2024, ces amitiés prennent une dimension nouvelle. Ce ne sont plus de simples collaborations musicales : ce sont des bouées de sauvetage. "T’écrire ces chansons en croyant que tu ne pourrais plus jamais les interpréter ; voilà ce que j’avais trouvé pour te dire encore mon amitié", écrit Vianney, bouleversé. "Aujourd’hui sort finalement cet album, sur lequel tu n’as jamais aussi bien chanté." Dans ses mots, tout est dit : la peur, la tendresse, la fierté. Et surtout, la gratitude de voir son ami se relever.
Cinq mois après sa tentative, Kendji annonce son retour avec "Vivre…", une chanson écrite par Vianney. Un titre simple, mais chargé de sens, qui devient rapidement un symbole de renaissance. "Vianney a su me cerner comme il faut", confiera le chanteur sur le plateau de Canal+. "Je suis quelqu’un qui ne se dévoile pas facilement, mais il a trouvé les mots que j’avais envie de prononcer."
Ce lien unique entre les deux artistes dépasse la musique. Vianney dira de lui : "Tu forces l’admiration, amigo. Merci pour la leçon de résilience et pour l’homme que tu es toujours resté." Et Kendji, ému, lui répondra : "Tu as été mon ange gardien." Des mots simples, mais d’une intensité rare, qui résument l’essence même de leur relation : une amitié sans artifice, née dans la lumière mais renforcée dans l’obscurité.
Aujourd’hui, Kendji Girac prépare un nouveau chapitre de sa vie. Dix ans après sa victoire dans "The Voice", il s’apprête à célébrer cette décennie de musique, de voyages et d’émotions. Son nouvel album, écrit en grande partie après son accident, se veut une ode à la vie, à la résilience, et à la gratitude. "Je n’ai jamais autant eu envie de chanter", confie-t-il. "Je veux redonner ce qu’on m’a donné, partager ce que j’ai appris, et continuer à aimer la musique, tout simplement."
Et s’il a connu la peur, la douleur, la honte, il n’a jamais perdu cette lumière qui le définit. La lumière d’un homme vrai, d’un artiste sincère, d’un survivant qui chante encore pour se souvenir qu’il est vivant. Kendji Girac n’est plus seulement une star : il est une voix d’espoir, un symbole de renaissance, et le cœur battant d’une amitié que rien ne semble pouvoir briser.


































Commentaires