Lucie Bernardoni (Star Academy) garde depuis près de vingt ans de précieux souvenirs de Grégory Lemarchal et évoque une promesse éternelle faite à sa famille :« Que son héritage soit transmis pour to
- Émilien Charvoz

- 3 août
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Ce 2 août, le public de Fort Boyard a assisté à un moment chargé d’émotion. Parmi les candidats venus affronter les épreuves mythiques de l’émission, un visage familier a brillé d’un éclat singulier : celui de Lucie Bernardoni, finaliste de la Star Academy 2004. Si sa participation s’est faite sous le signe du courage et de la solidarité, elle portait surtout en elle une promesse faite il y a bien longtemps – une promesse adressée au père de Grégory Lemarchal, son ami, son confident, son grand amour de jeunesse.

Grégory Lemarchal, vainqueur de la quatrième saison de la Star Academy, emporté en 2007 à l’âge de 23 ans par la mucoviscidose, continue d’habiter les cœurs. Et pour ceux qui l’ont côtoyé, il n’a jamais vraiment disparu.
C’est justement pour honorer sa mémoire que Lucie a accepté de participer à Fort Boyard, au profit de l’Association Grégory Lemarchal. Aux côtés de Karima Charni – elle aussi issue de la même promotion –, mais aussi de Jean-Baptiste Marteau, Norbert Tarayre, Mickaël Landreau et Aurore Delplace, elle a affronté les défis physiques et mentaux du jeu télévisé avec un objectif profondément personnel.
Car derrière cette aventure se cache un engagement de l’âme. « Comme tous les proches de Grégory, on a fait une promesse à sa famille », confie-t-elle à Télé-Loisirs. Une promesse silencieuse, mais inviolable. Un pacte scellé par l’affection, la perte et la fidélité.
« Quand son papa m’a appelée, il m’a dit qu’il était super content et super fier, même s’il avait un petit peu peur de mon côté peu sportif », ajoute-t-elle avec humour. Et pourtant, elle l’a fait. Elle a tenu sa promesse. Malgré les peurs, malgré les limites, elle est allée « au bout de ce qu’elle pouvait faire ».

Sur Instagram, Lucie avait déjà levé le voile sur cette aventure, publiant une photo de son équipe au Fort : « On l’a fait… Quelle équipe ! », écrivait-elle le 16 juillet dernier. Pour elle, c’était plus qu’une émission télé : c’était un acte d’amour, de souvenir et de transmission.
Dans le podcast Avec ou sans sucre ? animé par Inès Vandamme, Lucie s’était livrée avec pudeur mais sans détour : « Avec le recul, je peux dire que le jour où Grégory est mort, une partie de moi est morte aussi. » Car derrière le camarade, le talentueux chanteur, il y avait aussi cet homme qu’elle qualifie sans détour de « premier grand amour ». Un amour adolescent certes, mais authentique. Un lien unique forgé entre les murs du château de Dammarie-les-Lys, lors de ces semaines d’émotions intenses à la Star Academy.
Depuis trois saisons, Lucie est devenue répétitrice auprès des candidats du programme. Elle guide, encourage, corrige, console. Elle enseigne la musique, mais aussi la rigueur, l’humilité et la passion. Elle transmet ce qu’on lui a appris, et surtout ce qu’elle a vécu.
Dans Télé 7 Jours, elle confiait avec tendresse que Grégory était un vrai boute-en-train : « Il était très drôle ! Avec Karima Charni, on rappelle souvent aux élèves que Greg était le meneur de toutes les bêtises qu’on faisait dans le château ! Quand on entend les gens parler de sa "voix d’ange", on sait que ça le ferait beaucoup rire. C’était un petit démon trop mignon, qui faisait rigoler tout le monde. »

Le 23 novembre dernier, la Star Academy lui rendait un nouvel hommage vibrant : les académiciens interprétaient Et si tu sens, une chanson inédite écrite par Grégory quelques semaines à peine avant son décès. Ce titre a également été enregistré en studio, prolongeant un peu plus la trace qu’il laisse dans la mémoire collective.
Aujourd’hui, Lucie Bernardoni poursuit sa mission avec autant de cœur que de professionnalisme. Dans son rôle de répétitrice, elle se dit en contact permanent avec chacun des élèves. Elle suit leurs progrès, leurs fragilités, leurs métamorphoses. « Il y a des voix absolument magnifiques, de très belles surprises et, surtout, des évolutions incroyables », explique-t-elle, émue de voir les talents s’épanouir au fil des primes. Elle cite notamment Marguerite et Ebony comme de véritables révélations.
Mais chaque semaine apporte aussi son lot de déchirements, lorsque l’un de ses protégés doit quitter l’aventure. « J’avoue que l’on aimerait qu’il y ait des règles différentes et les garder toutes et tous », confie-t-elle, consciente de la cruauté du format.
Au fond, ce que Lucie Bernardoni incarne aujourd’hui, c’est la fidélité d’un cœur qui n’oublie pas. En rendant hommage à Grégory Lemarchal, elle continue d’écrire une histoire qu’il n’a pas eu le temps de finir. Elle chante pour deux. Elle se bat pour deux. Et chaque fois qu’elle dit « on l’a fait », elle le dit un peu pour elle, mais surtout pour lui.


































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