PSG critiqué pour la vente précipitée de Donnarumma : une décision qui choque l’Europe du football
- Émilien Charvoz

- 16 sept.
- 4 min de lecture
Le Paris Saint-Germain pensait renforcer son projet en réalisant un choix audacieux sur le poste de gardien. Pourtant, la décision de se séparer de Gianluigi Donnarumma continue de susciter une vive polémique. Pour de nombreux observateurs, ce transfert traduit une erreur stratégique majeure qui pourrait laisser des traces durables.
Selon Faouzi Ghoulam, ancien défenseur de Naples, le club parisien a commis une faute impardonnable en sacrifiant un joueur de cette envergure uniquement pour satisfaire les préférences tactiques de Luis Enrique. « C’est une erreur flagrante et un manque de respect envers Donnarumma », a déclaré l’Algérien dans les colonnes de L’Équipe. Pour lui, céder un gardien emblématique, véritable symbole des succès récents, reste incompréhensible.

Le cas Donnarumma dépasse d’ailleurs le cadre sportif. En rejoignant le PSG en 2021, le portier italien avait offert des garanties de stabilité dans un poste clé. Son rôle fut déterminant dans la conquête de la Ligue des champions 2025, notamment grâce à des arrêts décisifs contre Liverpool, Aston Villa et Arsenal. Beaucoup de supporters considèrent donc que le club a renié l’un de ses artisans principaux de la gloire européenne.
Le choix de Luis Enrique s’explique avant tout par sa philosophie de jeu. L’Espagnol a toujours valorisé les gardiens capables de participer à la construction depuis l’arrière, à l’image d’Ederson à Manchester City. C’est pourquoi il a poussé le recrutement de Lucas Chevalier, jeune talent français réputé pour son jeu au pied. Toutefois, les critiques rappellent que Pep Guardiola, mentor et ami d’Enrique, n’a pas hésité à récupérer Donnarumma à Manchester City. Une contradiction qui nourrit le malaise.
Pour Ghoulam, cette décision ne reflète pas seulement un pari tactique, mais surtout une perte de repère. « Donnarumma figure parmi les deux ou trois meilleurs gardiens au monde. Il aurait même pu entrer dans le Top 10 du Ballon d’Or 2025. Le PSG n’a pas seulement perdu un joueur, il a perdu une icône qui fédérait vestiaire et tribunes », insiste l’ancien Napolitain.
L’Italien n’a en effet jamais manqué de soutien au Parc des Princes. Adulé par une grande partie du public, respecté par ses coéquipiers, il incarnait une forme de sérénité rare dans un club habitué aux polémiques. Le voir partir pour seulement 35 millions d’euros à Manchester City, quelques jours après avoir soulevé la Ligue des champions, renforce l’impression d’un choix précipité, presque absurde.

Le contraste fut d’autant plus saisissant que Donnarumma a immédiatement brillé lors de ses débuts en Angleterre. Dans le derby contre Manchester United, il s’est distingué par plusieurs parades, dont une envolée spectaculaire sur une reprise de Bryan Mbeumo. Sa prestation a rappelé à quel point il restait incontournable sur la scène internationale, et pourquoi de nombreux spécialistes jugent sa vente « insensée ».
Au-delà de la symbolique, la gestion financière interroge également. Le PSG a déboursé 45 millions de dollars pour recruter Lucas Chevalier, soit une somme supérieure au montant encaissé pour la vente de Donnarumma. Ce déséquilibre renforce les critiques sur la cohérence sportive et économique du club. Pour certains analystes, il s’agit d’un coup porté à la crédibilité du projet qatari, souvent accusé de décisions irrationnelles dictées par des coups de tête.
Dans les couloirs du football européen, on s’interroge aussi sur le message envoyé au vestiaire parisien. Comment les joueurs peuvent-ils se sentir sécurisés si une figure aussi importante est sacrifiée du jour au lendemain ? Cette instabilité fragilise l’autorité du coach et la confiance collective. Le départ du gardien italien pourrait donc avoir des conséquences indirectes sur l’ensemble du groupe.
En parallèle, Manchester City savoure ce coup de maître. Déjà armé d’un effectif redoutable, le champion d’Angleterre ajoute à son arsenal l’un des meilleurs portiers de la décennie. Pep Guardiola, en s’offrant Donnarumma, prouve encore sa capacité à anticiper les opportunités du marché. Cette opération renforce un concurrent direct du PSG sur la scène européenne, rendant la décision parisienne encore plus difficile à justifier.

Pour les supporters franciliens, la pilule reste amère. Beaucoup avaient vu en Donnarumma une figure capable d’inscrire le club dans une continuité, à l’image des grands gardiens historiques de Milan ou de la Juventus. En se séparant de lui, Paris se prive non seulement de son talent, mais aussi de la stabilité indispensable pour construire un projet solide sur plusieurs années.
Le débat ne fait que commencer, mais une chose est sûre : la polémique autour de Donnarumma illustre les tensions internes qui agitent régulièrement le PSG. Entre exigences d’image, pression médiatique et choix sportifs contestés, le club de la capitale peine à trouver la voie de la sérénité. Le cas du gardien italien restera sans doute comme l’un des exemples les plus marquants de ces paradoxes parisiens.
À l’heure actuelle, rien ne permet d’affirmer que Lucas Chevalier ne réussira pas à s’imposer. Le jeune gardien possède un potentiel indéniable et pourrait, à terme, devenir un élément central du projet parisien. Mais l’ombre de Donnarumma plane déjà sur lui, créant une pression supplémentaire difficile à assumer. Chaque erreur éventuelle rappellera à quel point la vente de l’Italien fut controversée.
En définitive, cette décision restera probablement comme une énigme dans l’histoire récente du PSG. Si Luis Enrique parvient à mener son équipe vers de nouveaux titres, le choix sera peut-être relativisé. Mais si Paris échoue à briller, beaucoup pointeront du doigt la perte d’un gardien d’exception qui, aujourd’hui, continue de faire des merveilles sous d’autres couleurs.


































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