US Open un parfum de renaissance et des demi-finales pleines de promesses
- Pierre Howard

- 5 sept.
- 3 min de lecture
Le tournoi new-yorkais continue de réserver son lot de surprises et d’émotions. Alors que certains voyaient déjà les favoris filer tout droit vers les derniers tours, les quarts de finale ont bouleversé les certitudes. Amanda Anisimova, portée par une soif de revanche, Naomi Osaka, en quête d’un retour au sommet, Félix Auger-Aliassime, plus solide que jamais, et Jannik Sinner, impérial, ont offert des scénarios contrastés mais riches en enseignements. Retour sur une journée qui restera sans doute dans les mémoires de Flushing Meadows.
Amanda Anisimova l’art de se relever
Quelques semaines plus tôt, elle quittait Wimbledon avec une douleur tenace dans le cœur et une humiliation sportive rarement vue : un double 6-0 infligé par Iga Swiatek en finale. Mais New York est une ville où les histoires se réécrivent, et Amanda Anisimova l’a parfaitement incarné.
Face à la même adversaire, la numéro 2 mondiale, l’Américaine n’a pas tremblé. Concentrée, appliquée et libérée de toute peur, elle s’est imposée en deux manches (6-4, 6-3). « C’est un rêve de revenir ainsi après Wimbledon », a-t-elle confié, visiblement émue.
Son jeu, d’une précision retrouvée, a rapidement mis en difficulté Swiatek, privée de son arme principale : un service efficace. Avec à peine une balle de première sur deux réussie, la Polonaise s’est vite retrouvée piégée. Sur les points importants, c’est Anisimova qui a su appuyer là où cela faisait mal.

Cette victoire ne représente pas seulement un succès sportif : c’est aussi une victoire mentale. En effaçant le souvenir douloureux du gazon londonien, la jeune joueuse prouve qu’elle est capable d’encaisser, de se reconstruire et de revenir plus forte.
Naomi Osaka le retour d’une championne
Son nom évoque déjà des souvenirs glorieux à New York, elle qui avait remporté l’US Open en 2018 et 2020. Pourtant, Naomi Osaka n’avait plus atteint une demi-finale en Grand Chelem depuis près de cinq ans.
Mercredi soir, elle a brisé cette série en dominant Karolina Muchova (6-4, 7-6). La Tchèque, diminuée par une blessure à la cuisse, a tenté de résister, mais Osaka a fait preuve d’une constance nouvelle. Après une entame équilibrée, elle a su saisir les opportunités, breakant dans les moments décisifs.
« Beaucoup de travail a été fait, même si vous ne l’avez pas vu », a expliqué la Japonaise après sa qualification. Sa voix trahissait un mélange d’humilité et de fierté. Pour elle, revenir à ce niveau est déjà une victoire personnelle.

Le duel entre Osaka et Anisimova en demi-finales s’annonce passionnant. L’Américaine n’a encore jamais perdu face à la Japonaise, mais chaque fois qu’Osaka a atteint ce stade d’un Grand Chelem, elle est allée jusqu’au bout… et a soulevé le trophée. L’histoire est donc ouverte.
Félix Auger-Aliassime persévérance et caractère
Chez les hommes, l’histoire du jour a pour visage celui de Félix Auger-Aliassime. Souvent annoncé comme une promesse, parfois critiqué pour son irrégularité, le Canadien de 25 ans s’offre une nouvelle demi-finale de Grand Chelem, la première depuis 2021, déjà à New York.
Son duel contre Alex de Minaur fut une bataille d’endurance et de nerfs. Quatre heures dix de lutte, quatre sets accrochés (4-6, 7-6, 7-5, 7-6) et un mental à toute épreuve. « Ce n’était pas toujours beau », a reconnu le vainqueur. Mais il a tenu bon dans les moments les plus tendus, sauvant des balles cruciales, refusant de céder quand l’Australien pensait prendre l’avantage.
Ce match n’a pas seulement mis en lumière ses progrès tennistiques, mais aussi une maturité nouvelle. « Je me disais de rester dans la même intention, d’avancer », a-t-il confié après coup. Ses 22 aces ont également joué un rôle déterminant, compensant des fautes directes nombreuses.

Pour beaucoup, cette victoire marque un tournant. Auger-Aliassime ne se contente plus d’être un outsider prometteur : il est désormais un compétiteur capable de rivaliser avec les meilleurs sur la durée.
Jannik Sinner un numéro 1 souverain
Face à Lorenzo Musetti, Jannik Sinner n’a laissé aucune place au suspense. Le numéro 1 mondial a déroulé son tennis, solide et précis, pour s’imposer en trois manches nettes : 6-1, 6-4, 6-2.
L’Italien a impressionné par son service impeccable (91 % de points gagnés derrière la première balle) et sa capacité à maintenir un rythme soutenu sans faiblir. Musetti, pourtant brillant sur gazon et sur dur ces dernières saisons, n’a jamais trouvé la solution.
« On se connaît très bien, mais sur le terrain, l’amitié s’efface », a résumé Sinner après le match. La froideur clinique de sa prestation laisse peu de doutes : il est le grand favori pour conserver son titre à Flushing Meadows.

Mais attention. Son prochain adversaire, Félix Auger-Aliassime, qu’il avait balayé récemment à Cincinnati (6-0, 6-2), arrive lancé et déterminé. Le duel promet d’être une nouvelle épreuve pour le numéro 1.


































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