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"Il va devoir faire d’énormes efforts culinaires" : quand Michel-Édouard Leclerc réagit avec humour à la publicité de Noël d’Intermarché

  • Photo du rédacteur: Maxime Lemoine
    Maxime Lemoine
  • il y a 5 jours
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Certaines publicités de Noël marquent une saison, d’autres traversent les frontières et s’invitent dans les conversations bien au-delà du monde de la communication. Celle d’Intermarché, mise en ligne le 8 décembre dernier, appartient clairement à la seconde catégorie. En quelques jours seulement, ce film d’animation 100 % français, centré sur un loup longtemps rejeté devenu amateur de cuisine végétale, a ému des millions de spectateurs à travers le monde. Un succès tel qu’il a fini par attirer l’attention… du patron de l’enseigne concurrente Leclerc, Michel-Édouard Leclerc lui-même.



Sur le réseau social X, le président du groupe Leclerc n’a pas caché son enthousiasme. Loin de se contenter d’un commentaire convenu, il a salué avec sincérité la créativité et le message porté par ce court-métrage devenu viral. "J’ai adoré", écrit-il d’emblée, avant de livrer une analyse étonnamment bienveillante pour un dirigeant habitué à défendre son propre groupe face à la concurrence.


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Pour Michel-Édouard Leclerc, ce film est avant tout "une joyeuse allégorie de Noël", pensée pour "réunir tous les animaux de la forêt autour d’un banquet participatif". Une lecture sensible et symbolique de cette histoire animée, qui raconte le parcours d’un loup solitaire, redouté par les autres animaux en raison de sa nature carnivore. Au fil des scènes, le spectateur découvre un personnage en quête de lien, prêt à remettre en question ses habitudes pour être accepté et partager un moment de convivialité.



Le patron de Leclerc va plus loin dans son interprétation. Selon lui, cette publicité est aussi "une fable sur les préjugés". Il souligne que "le loup n’est pas méchant par nature" et que, dès lors qu’il modifie son alimentation, "il devient fréquentable". Une phrase qui résume parfaitement l’esprit du film, tout en rappelant combien les peurs et les exclusions reposent souvent sur des idées préconçues.


Réalisé sans recours à l’intelligence artificielle par le studio montpelliérain Illogic Studios, le court-métrage séduit également par son esthétique et son authenticité. On y voit le loup découvrir progressivement les plaisirs simples de la nature et de la cuisine. Une rencontre avec un hérisson marque le début de sa transformation. Curieux et appliqué, il cueille des champignons, ramasse des baies, des carottes, expérimente les recettes et s’améliore peu à peu derrière les fourneaux. Le tout est porté par la chanson "Le Mal-Aimé" de Claude François, dont les paroles résonnent avec une justesse particulière dans ce récit de rejet et de réconciliation.


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Michel-Édouard Leclerc salue ainsi "un magnifique plaidoyer pour manger mieux, préserver le vivant, faire la cuisine, se rassembler autour d’habitudes alimentaires favorisant la convivialité". Un message qui dépasse largement le cadre publicitaire et qui s’inscrit dans une réflexion plus large sur notre rapport à l’alimentation, à la nature et aux autres.



Mais fidèle à son style direct et volontiers taquin, le patron de Leclerc ne s’est pas arrêté à cet hommage appuyé. Profitant du thème central du film, il a adressé une pique pleine d’humour à Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires, qui détient Intermarché. Selon Michel-Édouard Leclerc, son homologue "va devoir faire d’énormes efforts culinaires pour traverser son magasin sans mâter la cave à maturation de sa boucherie et filer droit au rayon légumes".


La plaisanterie se poursuit dans un ton toujours plus complice. Évoquant avec malice les nouvelles contraintes supposées du patron d’Intermarché, il imagine "la ratatouille, le régime purée et les bouillons", qu’il décrit comme "un supplice" pour ce fin gourmet, habitué des bonnes tables et compagnon de repas de figures connues du monde gastronomique et sportif. Loin de toute agressivité, cette taquinerie illustre plutôt une forme de respect mutuel et une capacité rare à reconnaître la réussite d’un concurrent.




Pour conclure son message, Michel-Édouard Leclerc transforme la boutade en invitation. "Mon cher Thierry, c’est compatissant mais fraternellement que je t’invite prochainement au restaurant végétarien de ton choix", écrit-il. Une phrase qui a immédiatement fait sourire les internautes et renforcé l’écho médiatique de cette publicité déjà omniprésente sur les réseaux sociaux.



Au-delà de l’anecdote, cette réaction en dit long sur l’impact réel de la campagne d’Intermarché. Réussir à émouvoir le grand public est une chose. Susciter l’admiration, voire l’adhésion amusée, d’un concurrent direct en est une autre. Cette publicité de Noël semble avoir trouvé un équilibre rare entre émotion, message sociétal et humour, tout en rappelant que la concurrence n’empêche pas la reconnaissance du talent.


Dans un contexte où les campagnes de fin d’année sont souvent critiquées pour leur manque d’authenticité ou leur recours excessif à des technologies impersonnelles, le succès de ce film et les réactions qu’il provoque montrent qu’un récit simple, humain et sincère peut encore fédérer largement. Même là où on ne l’attend pas forcément.

 
 
 

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